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Épisode Lecture #10 Les humanistes ont de quoi trembler !

24 mai 2022
Comme un poisson dans l’eau - Lecture #10 Les humanistes ont de quoi trembler !
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Description

Depuis plusieurs années, les humanistes (au sens de défenseurs du suprémacisme humain) sont sur la défensive, et se présentent comme sous attaque des antispécistes, véganes et autres animalistes, qu'ils ne se privent pas de dépeindre comme 'fous', 'dangereux', comme un 'péril' ou une 'menace'. Dans cet épisode, j'analyse comment se construit ce discours humaniste en menant une analyse matérialiste comme nous y a invité-es Axelle Playoust-Braure : je me demande qui sont les humanistes, comment s'est construite leur idéologie, quelles sont leurs institutions, etc. L'idéologie humaniste n'est in fine que la réaffirmation incantatoire et sans arguments robustes de la différence fondamentale qui sépare l'Homme de l'Animal pour mieux légitimer le spécisme. Je prends un cas représentatif de la rhétorique humaniste des dernières années en France : le philosophe de l'École normale supérieur Francis Wolff qui a notamment écrit le livre Notre humanité. Son cas permet de montrer que l'humanisme est en fait aux abois et tente d'ériger la dernière digue face à la force des idées antispécistes, digue malheureusement très fragile car elle revient à admettre que l'humanité est une catégorie sociale, construite, instituée, ce qui révèle par là même son caractère arbitraire et discriminatoire. Je défends pour finir que la rhétorique humaniste récente est un bon exemple de panique morale, prenant les antispécistes comme boucs émissaires tout trouvés et s'affolant du danger qu'iels représentent pour l'humanisme. Bonne écoute ! 00:00 : Introduction et rappel qu' "humanisme" renvoie ici au suprémacisme humain 03:50 : La rhétorique humaniste est l'idéologie qui cherche à entériner le spécisme, et cette rhétorique est le fruit d'une construction 07:22 : Lecture d'un extrait du chapitre 1 du livre Liberté et inquiétude de la vie animale de Florence Burgat 13:05 : Retour sur quelques idées du texte de Florence Burgat 14:50 : Exemple concret de rhétorique humaniste avec le philosophe Francis Wolff 16:48 : Critique de certaines objections à l'antispécisme du livre Notre humanité de Francis Wolff 22:00 : Critique plus générale de la rhétorique humaniste dont la pensée Francis Wolff est représentative 25:39 : La dernière digue de l'humanisme 30:22 : La panique morale des humanistes 33:50 : Conclusion

Crédits

Comme un poisson dans l'eau est un podcast créé et animé par Victor Duran-Le Peuch. Charte graphique : Ivan Ocaña Générique : Synthwave Vibe par Meydän Musique : Lightness par Nomyn / Flow par Nomyn

7 livres cités :

L'antispécisme Valéry Giroux

L'antispécisme - Valéry Giroux

Dans ce court essai, Valéry Giroux bat en brèche les caricatures, et montre que l’antispécisme, par analogie avec l’antiracisme, est avant tout une base de réflexion éthique et politique.

ISBN : 9782130811435 · publié le 9 juin 2020

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Trophées, nourriture, sujets d’expérimentation, ressources, souffre-douleurs, jouets, vêtements... Depuis le Néolithique au moins, les êtres humains considèrent les animaux comme des moyens. Pourtant, les critères sur lesquels repose cette hégémonie de notre espèce n’ont pas la pertinence qui leur permettrait de justifier de tels traitements. C’est ce suprémacisme humain que l’antispécisme entend dénoncer. Dans ce court essai, Valéry Giroux bat en brèche les caricatures, et montre que l’antispécisme, par analogie avec l’antiracisme, est avant tout une base de réflexion éthique et politique. En affirmant que l’humanité doit renoncer à certains des privilèges qu’elle s’est injustement octroyés aux dépens des animaux, elle défend l’idée qu’un monde délivré du spécisme serait non pas encore parfait, mais incontestablement plus juste.

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L'Extinction de l'homme · Le projet fou des antispécistes Paul Sugy

L'Extinction de l'homme - Paul Sugy

En mettant en perspective les thèses des antispécistes, Paul Sugy éclaire, tout en évitant les amalgames et les réductions hâtives, le projet d’une déconstruction de la notion d’humanité.

ISBN : 9791021039285 · publié le 13 mai 2021

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La cause animale nous préoccupe, et défendre les animaux maltraités est légitime. Mais les mouvements végans sont traversés par une dérive inquiétante : l’antispécisme. Ces militants jugent que la consommation de viande est une pratique barbare, une discrimination envers les animaux qu’ils comparent à du racisme. Ce mouvement a conquis les universités anglo-saxonnes et commence à peser dans l’intelligentsia occidentale. En mettant en perspective les thèses des antispécistes, Paul Sugy éclaire, tout en évitant les amalgames et les réductions hâtives, le projet d’une déconstruction de la notion d’humanité. Avec rigueur et finesse, il dévoile un risque d’une ampleur inédite : il ne s’agit de rien d’autre que de remettre en cause la dignité supérieure de la vie humaine. L’antispécisme est moins selon lui une défense de l’animal qu’un réquisitoire contre l’homme. Un livre qui fera date.

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La panique morale Ruwen Ogien

La panique morale - Ruwen Ogien

Et si toutes ces déclarations pompeuses, ces prophéties catastrophistes, n'étaient finalement que l'expression d'une panique morale assez générale, qui atteint aussi les philosophes et les politiques, incapables, semble-t-il, de penser ...

ISBN : 9782246662198 · publié le 3 novembre 2004

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Une société démocratique et pluraliste a-t-elle, sur les questions éthiques les plus fondamentales, les débats qu'elle mérite ? Avons-nous vraiment des discussions ouvertes, raisonnées et raisonnables sur le clonage, les revendications des couples homosexuels qui souhaitent se marier et adopter des enfants, la liberté de se prostituer ou de diffuser des oeuvres dites « obscènes » ou « pornographiques », etc. ? Dans ces domaines, la tendance générale n'est malheureusement pas au débat lucide. L'heure est plutôt aux condamnations incohérentes et aux prédictions infondées : « Crimes contre l'espèce humaine », « déshumanisation de la sexualité », « Perte des repères et des valeurs », « Destruction des bases de la société », « Atteinte à la dignité humaine », « Mise en péril de la jeunesse » et ainsi de suite... Et si toutes ces déclarations pompeuses, ces prophéties catastrophistes, n'étaient finalement que l'expression d'une panique morale assez générale, qui atteint aussi les philosophes et les politiques, incapables, semble-t-il, de penser l'éthique sans le secours des béquilles de la religion, de la métaphysique et des conceptions traditionnelles du Bien ?

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Les nouveaux prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux... · Comment ils menacent les hommes sans protéger les animaux Charles-Henri Bachelier

Les nouveaux prédateurs : antispécistes, militants végans, écologistes radicaux... - Charles-Henri Bachelier

Avec cet essai passionné, Charles-Henri Bachelier, spécialiste du monde rural et directeur de revues consacrées à la chasse et la nature, veut rétablir le débat et sortir des anathèmes.

ISBN : 9782749172781 · publié le 24 février 2022

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Un essai engagé qui met en évidence les dérives de l'écologie radicale et des militants antispécistes. Protéger les animaux, leur assurer des conditions de vie décentes, consommer autrement en respectant notre environnement... Qui serait en désaccord avec ces principes fondamentaux ? Mais, on le sait, l'enfer est souvent pavé de bonnes intentions. Aujourd'hui, les activistes antispécistes et les militants écologistes les plus radicaux détournent ces idées partagées par le plus grand nombre. Animés par une idéologie radicale, convaincus que l'intimidation peut remplacer l'échange démocratique, ils imposent, peu à peu, leur vision du " meilleur des mondes " : une société dans laquelle l'homme et l'animal seraient égaux en droits. Cette rupture philosophique ne peut être que dramatique, pour les humains mais aussi et surtout pour les animaux dont l'existence dépend en grande partie de nous. Avec cet essai passionné, Charles-Henri Bachelier, spécialiste du monde rural et directeur de revues consacrées à la chasse et la nature, veut rétablir le débat et sortir des anathèmes. Argument contre argument, il met en lumière les limites et les dérives de la mouvance animaliste. Au fil des pages, il rappelle que la relation entre l'homme et l'animal est plus complexe qu'une accumulation de bons sentiments ou de slogans menaçants : il s'agit d'un lien fondamental, reposant sur des siècles de compréhension, de savoir-faire... bref, de civilisation. Un héritage que ce livre nous aide à mieux comprendre et à protéger.

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Liberté et inquiétude de la vie animale Florence Burgat

Liberté et inquiétude de la vie animale - Florence Burgat

Dans la philosophie occidentale moderne, l'animal désigne l'être privé des attributs censés caractériser l'humain (l'âme, la raison...).

ISBN : 9782841743810 · publié le 1 janvier 1970

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La question de l'animal occupe une place singulière dans la philosophie occidentale moderne. L'animal y est certes présent, mais à un titre bien particulier. Il désigne l'être privé de tous les attributs qui sont censés caractériser l'humain : l'âme, la raison, la conscience, le langage, le monde... Cette approche privative a notamment conduit à une lecture mécaniste de la vie animale. S'opposant à cette conception, les approches phénoménologiques ont ruiné les fondements philosophiques du mécanisme, mais aussi du vitalisme. C'est en effet en partant de l'animal comme " corporéité animée ", et en considérant son comportement comme la manifestation de la vie en lui - d'une vie qui n'est ni l'arrière-plan ni la cause des phénomènes vitaux - qu'un tout autre regard s'est mis en place. La reconnaissance de la liberté et de l'inquiétude, du fait du mouvement spontané, de la perception et de l'émotion, distingue la vie animale de la vie végétale, et permet d'y voir l'émergence d'une condition existentielle.

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Notre humanité · D'Aristote aux neurosciences Francis Wolff

Notre humanité - Francis Wolff

Dans un style limpide, Francis Wolff montre comment ces différents concepts de l’homme ont à chaque fois quitté le champ scientifique pour devenir la source de normes morales, et finalement déterminer autant de visions intemporelles ...

ISBN : 9782213661230 · publié le 20 octobre 2010

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On avait prédit la mort de l’homme : cette prophétie se réalise sous nos yeux avec l’apparition de l’« homme neuronal » tel qu’il est décrit par la biologie évolutionniste ou les sciences cognitives. En changeant de paradigme scientifique, on a aussi changé d’humanité. Or la réponse à la question « qu’est-ce que l’homme ? » a des conséquences pratiques : notre façon de soigner les autistes ou les anorexiques, d’éduquer les enfants, de réprimer les délinquants, ou encore de traiter les animaux en dépend. Il s’agit donc à la fois de chercher les raisons de l’épuisement de l’humanisme et d’en mesurer les effets par le biais d’une comparaison de quatre « figures » de l’homme, liées à quatre moments de l’histoire des sciences : l’Antiquité, l’âge classique, les Temps modernes, l’époque contemporaine. Dans un style limpide, Francis Wolff montre comment ces différents concepts de l’homme ont à chaque fois quitté le champ scientifique pour devenir la source de normes morales, et finalement déterminer autant de visions intemporelles de l’humanité. Ainsi, sous l’œil des nouvelles sciences du vivant, l’homme neuronal se dissout en une machine pensante ou un animal libéral. Dès lors, entre post-humanisme et animalisme, quelle humanité est possible aujourd’hui ? En revisitant l’histoire de la philosophie, Francis Wolff plaide pour un retour à un humanisme universaliste.

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Philosophie de la corrida Francis Wolff

Philosophie de la corrida - Francis Wolff

Sous la plume jubilatoire de Francis Wolff, on découvre ce que Socrate pensait de la tauromachie, que Belmonte peut être comparé à Stravinsky, comment Paco Ojeda et José Tomás fondent une éthique de la liberté et pourquoi Sébastien ...

ISBN : 9782213641362 · publié le 16 mai 2007

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La corrida a inspiré les plus grands artistes et nombre de théoriciens. Mais nul, à ce jour, ne s’était aventuré à philosopher sur elle. C’est le défi qu’a relevé Francis Wolff. A le lire, on comprend que la corrida, parce qu’elle touche aux valeurs éthiques et qu’elle redéfinit l’essence même de l’art, est un magnifique objet de pensée. La corrida est une lutte à mort entre un homme et un taureau, mais sa morale n’est pas celle qu’on croit. Car aucune espèce animale liée à l’homme n’a de sort plus enviable que celui du taureau qui vit en toute liberté et meurt en combattant. La corrida est également une école de sagesse : être torero, c’est une certaine manière de styliser sa vie, d’afficher son détachement par rapport aux aléas de l’existence, de promettre une victoire sur l’imprévisible. La corrida est aussi un art. Elle donne forme à une matière brute, la charge du taureau ; elle crée du beau avec son contraire, la peur de mourir ; elle exhibe un réel dont les autres arts ne font que rêver. Sous la plume jubilatoire de Francis Wolff, on découvre ce que Socrate pensait de la tauromachie, que Belmonte peut être comparé à Stravinsky, comment Paco Ojeda et José Tomás fondent une éthique de la liberté et pourquoi Sébastien Castella est un virtuose de l’impassible...

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4 autres références :