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Épisode #2 Adieu veaux, vaches, cochons, poulets... - Brigitte Gothière (1/2)

17 janvier 2022
Comme un poisson dans l’eau - #2 Adieu veaux, vaches, cochons, poulets... - Brigitte Gothière (1/2)
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Description

Bienvenue dans Comme un poisson dans l'eau, le podcast contre le spécisme ! Dans ce deuxième entretien du podcast, j'ai eu le grand plaisir de recevoir Brigitte Gothière, co-fondatrice, porte-parole et présidente de l'association de défense des animaux L214 ! On a parlé des origines de l'association, ses premiers combats, puis du système de l'élevage qui montre le spécisme poussé à son extrême. Plus précisément, on a abordé les conditions d'élevage, de transport et d'abattage des animaux non-humains pour la consommation humaine. Vous pouvez retrouver toutes les enquêtes et les différents sites de L214 sur leur site : https://www.l214.com

Transcription

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Victor Duran-Le Peuch : Salut, moi c'est Victor Duran-Le Peuch, et vous écoutez un entretien de Comme un poisson dans l'eau, le podcast contre le spécisme.

Victor Duran-Le Peuch : Pour ce deuxième entretien, j'ai eu le grand plaisir de recevoir Brigitte Gothière. Brigitte Gothière est la cofondatrice, porte-parole et directrice de l'association de défense des animaux L214. L214 est lanceuse d'alerte, et vous la connaissez certainement, pour ses enquêtes vidéo sur les conditions d'élevage des animaux et sur leurs conditions d'abattage. L'association a collectivement publié plusieurs livres, dont La face cachée de nos assiettes et Quand la faim ne justifie plus les moyens, tous deux publiés en 2019, et Brigitte Gothière a préfacé le livre de Jean-Baptiste Del Amo, L214, « Une voix pour les animaux », publié en 2017. Dans le premier épisode, on a beaucoup parlé du concept de spécisme, et ça a pu sembler parfois un peu abstrait dans l'analyse. Alors le but de cet épisode, c'est d'en montrer une manifestation concrète, en prenant le cas de l'élevage, qui est vraiment une pratique et un système qui relève du spécisme poussé à son extrême. Je pense que c'est essentiel qu'on se mette d'accord sur les faits, qu'on observe comment sont traités les animaux non-humains qui sont élevés, transportés, abattus pour la consommation humaine. Et moi qui croyais avoir déjà une image assez claire de ce qui se passait, j'ai encore découvert des choses en préparant cet épisode et en écoutant Brigitte Gothière. Du coup, peut-être que vous en apprendrez plus également. Alors c'est parti pour l'entretien.

Victor Duran-Le Peuch : Bonjour Brigitte Gothière.

Brigitte Gothière : Bonjour Victor.

Victor Duran-Le Peuch : Alors, peut-être avant tout, pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore l'association, pourquoi ce nom, L214 ?

Brigitte Gothière : Oh, L214, ça vient en fait d'un article du Code de l'Histoire, du Code Rural, l'article L214-1, qui reconnaît pour la première fois dans le droit français en 1976 la sensibilité des animaux. Ce sont des êtres sensibles. Et cet article va plus loin. Il demande aux propriétaires de placer les animaux dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de leur espèce. Alors on n'est pas forcément d'accord avec la notion de propriété et tout ça. Il n'empêche que si déjà au moins cet article était respecté, il y a tout un tas de violences qui sont exercées envers les animaux qui seraient réellement interdites aujourd'hui. Et on a trouvé que c'était un nom assez intriguant, saillant, pour que justement ce soit une des premières questions qu'on nous pose et que ça remette la sensibilité des animaux au centre du débat.

Victor Duran-Le Peuch : D'accord. Alors le but de cet épisode, c'est d'établir le constat, car trop de personnes ignorent, je pense, l'ampleur de l'exploitation animale. Et en fait, avancer sur le plan des idées, vraiment, ça ne sert à rien si on ne reconnaît pas d'abord la réalité de l'exploitation des animaux. Et justement, c'est un peu ma deuxième question. Est-ce que les gens savent en fait ce qui se passe ou est-ce qu'ils continuent de vous écrire pour vous dire qu'ils sont surpris par le contenu de vos enquêtes ? En fait, ma question sous-jacente, c'est est-ce qu'informer suffit ?

Brigitte Gothière : Alors très clairement, informer ne suffit pas, parce qu'il y a tout un tas de choses qu'on sait. Quelque part, il y a peut-être une différence entre savoir et réaliser. Il y a plein de choses qu'on sait. Enfin, c'est évident que tout le monde sait que pour obtenir de la viande, il faut faire tuer des animaux. Ça, ça paraît… Voilà, peut-être des jeunes enfants ne savent pas, mais à partir d'un certain âge, on le sait, mais on ne l'a pas conscientisé. Et du coup, quelque part, la manifestation la plus crue du spécisme, c'est vraiment le fait de faire tuer des animaux pour les manger. Et avec L214, on pose sur la table les conséquences concrètes de cette exploitation des animaux jusque dans leur chair, et c'est par là qu'on veut peut-être amener le choc, tout simplement, oui, lever des émotions. Enfin, ce n'est pas sale d'avoir des émotions, c'est plutôt sain, au contraire. Et du coup, se reconnecter, en fait, avec la réalité de ce que vivent ou comment meurent les animaux qui sont utilisés pour la consommation alimentaire. Et on s'est concentrés sur ce pan-là, parce que 99,999% des animaux qui sont exploités par les êtres humains, c'est pour la consommation alimentaire. Donc, ça nous semblait vraiment hyper intéressant, pertinent d'aller sur ce terrain-là, d'une part, sur la question du spécisme, et aussi parce que la moindre avancée qu'on obtient sur ce terrain-là, en fait, ça impacte immédiatement énormément d'animaux.

Victor Duran-Le Peuch : 99,999% J'ai beau avoir toute confiance en Brigitte Gothière et connaître le sérieux du travail de L214, je suis quand même allé regarder les chiffres, histoire d'avoir en tête les ordres de grandeur de l'exploitation animale. J'ai pris le cas de la France, mais n'hésitez pas à me dire si les proportions sont différentes dans d'autres pays, au Québec ou en Suisse, par exemple. Et donc, on a d'abord l'expérimentation animale, qui représente environ 2 millions d'animaux tués chaque année, et donc, on a d'abord l'expérimentation animale, qui représente environ 2 millions d'animaux tués chaque année, selon le ministère de la Recherche. Le nombre d'animaux chassés par an en France serait lui d'environ 22 millions, et toujours en ordre de grandeur approximatif, le nombre d'animaux d'élevage terrestre abattus en France est de 3 millions. Par jour. 3 millions par jour. Ce qui fait plus d'un milliard d'animaux terrestres abattus pour la consommation humaine par an. Rien qu'en France. Et ça, c'est sans compter la pêche, pour laquelle les chiffres sont encore plus hallucinants. Mais on aura un épisode dédié aux poissons dans le podcast, donc, pour l'instant, je laisse cette question de côté. Et du coup, oui, aussi surprenant que ça puisse paraître, eh ben, un milliard par an, c'est bien plus que 2 millions pour l'expérimentation animale, ou 22 millions pour la chasse. Et donc, ça fait vraiment plus que 99%, intentionnellement tués directemetn par les humains chaque année. Je vous mets, bien sûr, toutes les sources que j'ai utilisées dans la description. Comme ça, vous pouvez vérifier par vous-même et me dire si j'ai fait des erreurs. Et notamment, un grand merci à Florence Dellerie, qui a récemment compilé plusieurs sources officielles pour pouvoir dresser un tableau global de l'exploitation animale en France. Je vous recommande tout son travail, que vous pouvez retrouver sur questionanimaliste.com. Bon, assez parlé de chiffres. On revient à l'entretien.

Victor Duran-Le Peuch : BonJ'aimerais d'abord remonter avec vous sur l'histoire de cette association. Et notamment, avant que L214 ne soit créée, donc en 2008, vous aviez créé avec plusieurs personnes Stop Gavage en 2003 pour dénoncer les souffrances infligées aux animaux dans la filière du foie gras. Alors, pourquoi est-ce que vous aviez choisi ce combat-là précisément à l'époque ?

Brigitte Gothière : Alors, précisément, maintenant, ça remonte à longtemps. Et je pense que ce sera plus frais dans l'esprit de personnes qui ont plus de mémoire que moi. Mais quand même, il y avait dans cette idée-là, le fait que, vraiment, pour obtenir du foie gras, on pousse jusque l'extrême ce qu'on fait subir à des animaux pour le plaisir de manger un de leurs organes. Et donc là, en l'occurrence, pour le foie gras, on va faire ingérer de force à un animal, une quantité de nourriture qu'il n'aurait jamais prise spontanément, et on va déclencher chez lui une maladie, la stéatose hépatique. On va, entre guillemets, profiter d'un dysfonctionnement du foie pour provoquer… le foie gras, finalement, ce foie qui va prendre dix fois la taille normale d'un foie. Et on s'est dit que c'était aussi… Enfin, que c'était une bonne entrée en matière pour aller sur, justement, cette question, mais jusqu'où on est prêt à faire endurer des souffrances pour un animal pour, finalement, le simple plaisir de le manger, puisqu'on n'est pas en situation de nécessité, pour le foie gras encore plus que pour le reste. C'est un mets d'exception, classé dans le luxe, on en mange une fois par an, donc on n'est même pas sur la question d'habitudes alimentaires très ancrées, on est sur une opération marketing qui a bien marché pour faire consommer du foie gras. Et donc, il y avait l'idée de rentrer par ce coin-là pour interroger, finalement, sur, vraiment, la question est-ce que c'est bien… Est-ce qu'on peut vraiment se regarder en face, finalement, en tant que société, dans les souffrances, qu'on fait endurer à un animal pour notre plaisir ?

Victor Duran-Le Peuch : Et alors, c'est un combat qui continue, parce qu'il me semble que la France est encore le premier producteur de foie gras au monde, alors que, je crois, c'est quelque chose comme 12 pays en Europe qui ont interdit le gavage.

Brigitte Gothière : Alors, effectivement, c'est bien de mettre en avant d'abord les échecs, de notre entreprise ! Puisque, quand on a eu les premières images, on s'est dit, mais c'est fini le foie gras. Une fois que les gens auront vu, c'est juste pas possible que… cette industrie, elle continue. Alors, la suite nous prouva que non, puisqu'on se retrouve, maintenant, une quinzaine d'années après, et encore, je suis gentille, et on est toujours, effectivement, en France, premier producteur de foie gras et premier consommateur de foie gras, aussi. Donc, il y a vraiment… Il suffit pas de montrer les images, il suffit pas, finalement, d'être conscient, parce que, quand on a des sondages qui montrent que, bah, allez, les deux tiers des gens sont conscients, des souffrances endurées par les canards et les oies pour la production de foie gras, et qui, pour autant, continuent d'en acheter ou d'en manger, bah, oui, c'est pas gagné.

Victor Duran-Le Peuch : Et, alors, à propos du foie gras, ça s'était même pas arrêté aux enquêtes, parce que le président de L214, Antoine Comiti, avait écrit un bouquin, « l'INRA au secours du foie gras », en 2006, pour dénoncer les conflits d'intérêts de certains scientifiques de l'INRA, qui affirmaient qu'il n'y avait pas de preuves scientifiques indiquant que le gavage était une source de souffrance pour les oies et les canards.

Brigitte Gothière : Exactement ! Et pourquoi il a commis cet ouvrage ? Parce que les premiers passages télé qu'on a eus, du coup, sur la question du foie gras, on s'est retrouvés en face de scientifiques de l'INRA qui affirmaient ça en plateau. Et donc, nous, militants animalistes, en face de scientifiques en blouse blanche, bah, évidemment, qui est-ce que vous allez croire ? Évidemment, la personne qui a le statut de scientifique. Ce qui est normalement légitime.

Victor Duran-Le Peuch : Ce qui est plutôt raisonnable.

Brigitte Gothière : Ce qui est plutôt raisonnable. Et donc, du coup, bah, oui, ni une ni deux, Antoine a fait la démonstration que là, on était devant des conflits d'intérêts, un institut de recherche publique qui reçoit des fonds privés et qui, du coup, n'a pas une parole qui peut être neutre, d'intérêt général dans un débat public bien légitime autour de la souffrance des animaux.

Victor Duran-Le Peuch : Ça m'amène à une autre question que je voulais vous poser. Quel est votre rapport aux médias et surtout, comment il a évolué depuis vos tout débuts de militants où vous aviez du mal à vous faire entendre, probablement, à maintenant où il y a un peu plus de caisse de résonance quand vous lancez vos enquêtes ?

Brigitte Gothière : Alors, pour être très honnête, on a toujours eu l'impression d'avoir, mais, énormément de retours presse. Sauf que, au fur et à mesure des années, on s'est rendu compte que, en regardant dans le rétro, on en a finalement eu moins l'année précédente, etc. Donc, pour nous, on a toujours eu l'impression d'avoir un accueil plutôt bienveillant de la part des journalistes. D'autant qu'on était très soigneux dans les données qu'on apportait. Elles sont toujours sourcées. On essaye de donner un dossier. Quand on montre des images, on essaye de replacer dans un contexte général. Est-ce qu'on est devant quelque chose d'exceptionnel ? Ou est-ce qu'on est plutôt dans un cas ordinaire ? Est-ce qu'il y a des infractions à la réglementation ? Qu'est-ce qui relève d'une infraction ? Qu'est-ce qui relève de la structure même de l'établissement, de l'élevage, de l'abattoir ? Du coup, on a toujours été relativement rigoureux. Je crois que cette rigueur a fait qu'un certain nombre de journalistes ont au moins lu nos communiqués et ont décidé, avec leurs rédactions, de relayer ou de ne pas relayer. On a eu aussi des émissions de radio. Moi, je me rappelle très bien d'émissions où c'était une émission sur France Inter, quand la morale s'accroche au caddie. J'ai quasiment pas pu en placer une où je me suis retrouvée effectivement en face d'un représentant de la filière du foie gras, en face d'un scientifique de l'INRA, et puis la journaliste Isabelle Giordano qui est rentrée justement quelques semaines après, coïncidence, au club des amis du foie gras. Voilà. Et le médiateur a reçu énormément de courriers. Donc à l'époque, on était quasiment pas connus. Mais les auditeurs et auditrices de France Inter ont réagi en disant mais attendez, vous invitez quelqu'un pour lui couper la parole en plein milieu d'une phrase, pour pas l'entendre juste donner ses arguments, tout simplement. Et donc ça avait fait un véritable tollé. Et je me rappelle que quand le livre de Jonathan Safran Foer est sorti, « Faut-il arrêter de manger les animaux ? », donc quelque part, nous, ça faisait déjà quelques années qu'on questionnait la légitimité de continuer à faire tuer les animaux pour les manger. Alors qu'il n'y a aucune nécessité. Et quand on abordait ces questions-là avec des journalistes, on avait un certain scepticisme, une remise en question, mais est-ce que c'est pas un peu extrémiste ? etc… Et alors Jonathan Safran Foer, tapis rouge, il disait exactement la même chose que nous, mais alors vraiment pas. Les journalistes buvaient ses paroles. Ça a été la même chose pour Mathieu Ricard, par exemple. Et voilà. Mais on se rend compte aujourd'hui que c'est quelque chose, c'est une question qu'on peut aborder. Alors il y a toujours un petit peu de, je dirais, de contradiction, en tout cas des questions profondes qui se soulèvent en même temps, des interrogations. Mais tout de même, c'est des questions qu'on peut amener, qu'on peut poser aujourd'hui. Alors sur le modèle d'élevage intensif, je dirais facile, partie facile. Sur la démocratisation de l'alimentation végétale, ça va, quand on parle de réduction, etc… Mais vraiment sur le fait d'avoir une vision, la vision d'une société qui ne considère plus les animaux comme des ressources à sa disposition, là on sent que ça… 'est bouleversant pour les gens, finalement. Mais on a quand même un accueil qui est beaucoup plus favorable et où on peut effectivement donner un certain nombre d'arguments la plupart du temps.

Victor Duran-Le Peuch : Et donc, depuis 2008, c'est sous le nom de L214 et de la nouvelle association créée que vous menez régulièrement des enquêtes. Je crois que c'est quelque chose comme une ou deux par mois à peu près, et vous en avez maintenant plus d'une centaine ?

Brigitte Gothière : Ouais, je pense qu'on est à plutôt, je dirais, une par mois. Alors après, ça se précipite à certains moments, on en a plus à montrer et d'autres moments, enfin voilà, ça fait un peu l'accordéon sur l'année, mais on est à 10, 12 enquêtes par an à peu près.

Victor Duran-Le Peuch : D'accord. Et qu'est-ce qui, après Stop Gavage, vous avait incité donc à créer L214 ?

Brigitte Gothière : En fait, on s'est fait la réflexion que si vraiment on prenait la question animale au sérieux, si vraiment on voulait faire avancer le schmilblick, à un moment, il fallait créer une structure qui permette de dégager du temps à des gens pour se consacrer à cette cause. Et donc, ça a été toute l'idée de faire ça, et dans les associations qui existaient à l'époque, il y avait des associations qui étaient welfaristes, donc qui se battaient pour que les conditions d'élevage, de transport, d'abattage soient moins pires pour les animaux, mais finalement, on ne parlait pas de la consommation de viande, ou quasiment pas, en tout cas, pas de végétarisme. Il y avait des associations végétariennes, comme l'Association végétarienne de France, par exemple, où là, on était plutôt sur l'alimentation. Il y avait des associations qui étaient abolitionnistes, comme One Voice, mais qui avaient embrassé un spectre très large de l'exploitation animale.

Victor Duran-Le Peuch : Donc abolitionniste : qui était pour la fin de toute forme d'exploitation des animaux.

Brigitte Gothière : Voilà, exactement. Fin de toute forme d'exploitation des animaux, et qui traitait de la question de l'expérimentation animale, de la chasse, de la question de la fourrure, etc… l'alimentation, un spectre très large. Et pour nous, ça paraissait important d'avoir une association ouvertement abolitionniste, donc avec une vision à long terme qui dit qu'on devrait considérer les animaux comme des cohabitants de notre planète, et pas comme des ressources à notre disposition. Réinventer des rapports qui soient gagnants-gagnants, plutôt que les animaux soient perdants à tous les coups, comme c'est le cas aujourd'hui dans une extrême, écrasante majorité de cas. Et puis, de l'autre côté, qui fasse reculer le pire de ce qui arrive pour les animaux, donc très pragmatique, avec des victoires qu'on peut avoir au fur et à mesure. Alors victoire, c'est un bien grand mot, c'est plutôt des avancées, ou des reculs du pire de ce qui se fait pour les animaux. Et de l'autre côté, qui va être sur la démocratisation de l'alimentation végétale, donc faire connaître le véganisme, essayer d'avoir le plus de lieux qui proposent des options véganes, de façon à ce que ce soit simple finalement de manger, enfin, finalement qu'on mange végane aussi sans y faire attention dans un premier temps, et puis peut-être avec la conscientisation de prendre tout le temps sur le végane.

Victor Duran-Le Peuch : La suite de cet entretien décrit dans le détail la souffrance vécue par les animaux lors de l'élevage, le transport vers les abattoirs et pendant l'abattage lui-même. Alors assurez-vous d'être dans de bonnes conditions pour l'écouter.

Victor Duran-Le Peuch : Alors j'aimerais qu'on parle des conditions des animaux d'élevage pour leur viande, peut-être en remontant chronologiquement par rapport à leur mise à mort, parce que c'est peut-être l'étape où la souffrance paraît la plus évidente, c'est l'abattage. Alors je vais poser la question un peu naïvement, est-ce que les animaux souffrent pendant l'abattage ? Alors je précise, je pose la question à la fois dans les conditions normales et dans les fois où la réglementation n'est pas respectée.

Brigitte Gothière : Alors de façon très claire, oui, et je ne le dis pas en tant que militante, je le dis parce que c'est écrit en préambule du règlement qui encadre les conditions d'abattage des animaux, qui est un règlement européen, et dans les considérants, c'est bien noté que toutes les conditions d'abattage ont leurs avantages et leurs inconvénients, et que de toute façon, dans tous les cas, ce n'est pas possible de garantir un abattage sans faire souffrir les animaux. Grosso modo, je résume grossièrement, et puis en 2018, si ma mémoire est bonne, on a un avis de l'ANSES qui parle justement de ce qu'est

Victor Duran-Le Peuch : l'ANSES c’est l'Agence Nationale de Sécurité Alimentaire et de la Santé

Brigitte Gothière : Voilà, qui est un organisme d'État, et qui a publié un avis sur « Qu'est-ce que le bien-être animal ? ». Et il est relativement important à nos yeux parce que non seulement il parle du bien-être physique donc voilà, j'ai à boire, j'ai à manger, j'ai pas froid, j'ai pas trop chaud, vraiment physique, et il parle du psychisme. Et ça c'est bien important parce que justement, dans les conditions d'abattage, on peut se dire, bah, une balle entre les deux yeux, si l'étourdissement est bien fait avec le matador par exemple, théoriquement c'est instantané. Sauf qu'en réalité, on n'est pas du tout dans l'instantané. Il a fallu que les animaux arrivent à l'abattoir, soient déchargés dans ce lieu qu'ils ne connaissent pas, qui est extrêmement bruyant, où ils vont croiser d'autres animaux humains, non-humains, qu'ils ne connaissent pas du tout, dans une atmosphère assez métallique, avec des odeurs, l'odeur d'un abattoir c'est assez spécial quand même, c'est un mélange de sang, d'excréments, de produits aussi, enfin vraiment, il faut entrer pour percevoir cette ambiance très particulière de l'abattoir. Voilà, avec des animaux qui sont en détresse aussi. Et donc, il n'y a pas que l'instant où l'animal est étourdi, quand il est étourdi, mais il y a toute l'année tout le temps qu'il reste dans ce qu'on appelle la bouverie, ou tout le temps où il reste dans des caisses quand c'est des oiseaux ou des lapins, tout le temps où ils sont amenés et en principe, assez brutalement, il faut passer par des couloirs, voilà, enfin, ils sont effrayés, donc ils n'avancent pas forcément au rythme où le souhaiteraient les ouvriers qui sont là, donc il faut les pousser, il y a des aiguillons électriques qui peuvent être utilisés, donc aiguillons électriques, enfin, c'est les tasers quoi, vraiment, c'est une décharge électrique qui peut être quand même assez intense pour provoquer une réaction qui fait avancer, et puis quand les animaux arrivent, alors pour les plus grands d'entre eux, dans le box de contention, donc le box d'immobilisation, donc pour les plus gros animaux, c'est vraiment un box dans lequel ils rentrent, et puis ils vont être immobilisés dans ce box, pour les animaux plus petits, comme les chèvres, les moutons, ça va être ce qu'on appelle un restrainer, donc ils vont être pris sur une espèce de tapis roulant qui les enrobe, et qui les amène jusqu’au poste d'étourdissement, ou au poste de saignée, j'y reviendrai dans un instant, et puis pour les oiseaux, ils sont déchargés des caisses, ils sont suspendus en corps conscient, et ensuite c'est toute une chaîne qui va les amener à souvent un bac d'eau électrifié, donc décharge électrique, où il y a un petit doute, est-ce que vraiment ils tombent dans l'inconscience, ou est-ce qu'ils sont simplement tétanisés ?

Victor Duran-Le Peuch : Donc c'est cette étape là qu'on appelle étourdissement ?

Brigitte Gothière : Voilà, donc pour les oiseaux, ça c'est l'étourdissement électrique, par un bain d'eau, leur tête passe dedans, et du coup ça provoque un choc électrique qui les rend inconscients, ou qui les tétanise, vraiment il y a encore une recherche à faire là-dessus, et ensuite ils en sortent et ils vont arriver soit sur une lame automatique, soit une personne qui vient sectionner une partie de leur cou pour qu'il soit saigné. L'étourdissement électrique, est aussi utilisé par exemple pour les moutons, les chèvres, pour les cochons, donc là c'est un processus soit automatique, soit à la main, une pince qui vient enserrer le crâne de l'animal pour lui envoyer une décharge électrique. En fonction de comment c'est réglé, c'est le même processus aussi pour les lapins, ça provoque effectivement une perte de conscience, ou c'est un choc électrique, c'est juste une douleur et il faut recommencer. Pour les animaux plus gros comme les vaches, les veaux, ça va être un pistolet à tige perforante qui va être utilisé, et là il faut que l'ouvrier d'abattoir ajuste son tir de façon à créer une lésion dans le cerveau qui vient justement faire tomber dans la perte de conscience et la perte de sensibilité de l'animal. Mais vous imaginez bien qu'ajuster son tir ce n'est pas forcément si facile.

Victor Duran-Le Peuch : L'animal a peur, il se débat, il n'est pas complètement immobile.

Brigitte Gothière : Normalement il est complètement immobilisé, sauf que justement au cours des enquêtes de ce qu'on a pu montrer, et aussi dans les rapports des services vétérinaires qui ont été rendus publics notamment en 2016, on se rend compte que ces pièges à contention qui sont censés immobiliser les animaux, souvent ils ne sont pas à la bonne taille. Par exemple ils vont utiliser des grands gabarits de pièges pour des veaux. Evidemment le veau il nage dedans, il n'est absolument pas immobilisé, il est complètement terrorisé. Les animaux ils ont des réflexes comme les nôtres, c'est-à-dire qu'ils vont chercher à fuir. Et donc on va être dans ces situations où on a une souffrance psychologique qui est absolument intense. Il peut y avoir des ratés, on peut voir justement sur les crânes des impacts de balles, les impacts du pistolet à tige perforante, plusieurs. On peut voir aussi des animaux se débattre après les bains d'eau électrique par exemple. Et puis un autre mode d'abattage, c'est l'abattage au dioxyde de carbone. Donc là c'est une atmosphère, comme ils disent, une atmosphère contrôlée. Vous avez du dioxyde de carbone, on l'a montré à Houdan notamment et à Alès, ces cochons qui descendent dans une nacelle, qui se jettent dans tous les sens parce que c'est un gaz qui est aversif pour eux le dioxyde de carbone. Et qui sont finalement asphyxiés en plusieurs dizaines de secondes.

Victor Duran-Le Peuch : Ah oui, donc c'est pas comme le gaz à l'hôpital qui nous endort, où on est tout heureux et on se met à rigoler.

Brigitte Gothière : Pas du tout. Non, non, c'est pas du tout une partie de plaisir. Et du coup, dans ce fameux règlement sur l'abattage, ils disent bien, bah oui, la suspension des oiseaux avant étourdissement, on sait très bien que ça va être douloureux pour les oiseaux, mais économiquement parlant, tout de suite, bah on va rien décider maintenant. Et pareil pour les cochons. Et puis il y a un autre mode d'abattage, c'est l'abattage sans étourdissement, qui est utilisé notamment pour les abattages halal et kasher, mais qui est aussi largement pratiqué pour les poissons, par exemple. Donc on a abattage sans étourdissement, là, l'animal est en pleine conscience et donc va être saigné, égorgé de part en part alors qu'il est encore conscient. Alors, souvent on voit sur les réseaux sociaux ah bah oui, halal, kasher, ils égorgent les animaux, mais quand on a étourdi les animaux, après on les saigne aussi. Donc dans les deux cas, on va chercher halal ou pas, on va utiliser en fait le coeur qui bat encore pour que le sang se vide, sorte de l'animal en fait. Et dans les deux cas, bah après on les suspend, on va alors le terme c'est habillage, on va retirer les peaux, on va couper les pattes et ce sera parti pour le circuit de découpe de ces animaux. Donc là, c'est vraiment la phase finale, alors on peut se dire bah c'est un bref moment de la vie, n'empêche que c'est celui qui est définitif, c'est celui où il n'y a pas de retour possible, c'est là où les animaux perdent ce qu'ils ont de plus précieux, comme nous, la vie. Voilà, c'est des relations sociales brisées, etc. Donc vraiment, c'est justement ce moment-là particulièrement où les professionnels sont hyper attentifs à ce qu'aucune image ne puisse sortir de ces lieux, parce que c'est vraiment le moment, je crois, où on réalise le plus ce qu'on fait subir aux animaux, la violence de ce qu'on leur fait subir, qui a son paroxysme à ce moment-là.

Victor Duran-Le Peuch : Et ce que vous décrivez, est-ce que c'est aussi ce qui se passe peut-être dans les petits abattoirs ou dans les abattoirs mobiles, s'il y en a ?

Brigitte Gothière : Alors, oui, on a montré justement, une des enquêtes qu'on a faite, c'est l'abattoir du Vigan, c'est le plus petit abattoir de France, alors fixe pour le coup, et donc on a montré aussi dans des grands abattoirs, donc on est vraiment, on a montré, je pense à peu près le panel, toute la gamme, tous les modes d'abattage aussi, et pour les abattoirs mobiles, le processus n'est guère différent, ce qui a, il y a sans doute pas l'angoisse au départ de se retrouver dans un milieu que l'animal ne connaît pas.

Victor Duran-Le Peuch : Concrètement un abattoir mobile, c'est quoi, c'est un camion qui arrive dans les élevages ?

Brigitte Gothière : Voilà, c'est un camion qui arrive, ça peut se faire aussi à l'extérieur, mais souvent c'est un camion, donc l'animal est chargé, il est étourdi relativement rapidement, mais l'étourdissement peut être raté, il y a la question des contrôles aussi, ben voilà, il n'y a pas forcément des agents vétérinaires qui sont là pour contrôler, mais dans les abattoirs non plus, on pourrait répondre, ils sont occupés plutôt à s'occuper de l'aspect sanitaire plutôt que des conditions d'abattage des animaux, donc voilà, donc c'est sans doute un peu moins pire pour les animaux qui sont en abattage à la ferme et tout ça, n'empêche que pour eux aussi, c'est définitif quoi, enfin voilà, c'est pas un couteau à boud rond qui est utilisé, c'est… enfin ils ne vont pas au suicide non plus, c'est des animaux qui justement peut-être dans les abattoirs mobiles où on s'est dit, ou en tout cas c'est ce qui est avancé par les éleveurs, qu'ils ont eu une belle vie, et du coup on va interrompre cette vie où il y avait encore plein de bonnes choses à vivre, nous, parce qu'on a envie, et non pas besoin, on a envie de manger de la viande, on va priver un être qui comme nous avait des relations sociales, etc., était dans un groupe, voilà, à interrompre sa vie brutalement quoi.

Victor Duran-Le Peuch : Dans une de vos dernières enquêtes, votre enquêteur Thomas Saïdi s'est fait embaucher dans un abattoir du groupe Bigard, et ce qu'il y a vu est juste à peine croyable en fait. Est-ce que vous pouvez raconter ça ?

Brigitte Gothière : Oui, alors déjà pour rappeler, Thomas, il s'est fait embaucher en tant qu'agent vétérinaire avec un CV où il ne montrait pas forcément des compétences pour pouvoir assurer ce poste. Mais il a été embauché quand même. Et grosso modo, les deux choses qu'on lui a demandé, c'est est-ce qu'il n'a pas peur du couteau, et pas peur du sang, quoi. Vraiment, c'était grosso modo tout ce qu'on lui a demandé. Et il a pu documenter effectivement les conditions d'abattage des animaux, donc en abattage avec étourdissement, sans étourdissement. On peut voir justement les réactions des animaux, les réactions de fuites et tout ça. Et aussi ce qu'il a pu filmer, c'est au final l'abattage des vaches gestantes avec les suites, c'est-à-dire ces poches, ces utérus en fait, qu'on ouvre, dans lesquelles il y a des veaux qui sont parfois prêts à naître, et on va ponctionner directement dans leur cœur par une épine, par une aiguille, le liquide qui va être le sérum fétal bovin, qui va être utilisé après dans l'industrie pharmaceutique par ailleurs. Donc là, on voit en fait sur les images ce prélèvement, et comment on plie, comme quand vous videz un matelas pneumatique de son air, comment l'animal est plié dans tous les sens de façon à essayer de récupérer le plus possible de ce sérum pour lequel il existe des alternatives aujourd'hui, y compris des alternatives végétales.

Victor Duran-Le Peuch : Ça veut dire qu'en fait, c'est les conditions normales, c'est pas juste des erreurs que les vaches arrivent gestantes, c'est prévu comme ça ?

Brigitte Gothière : Alors les éleveurs disent, bon, dans la plupart des cas, on ne savait pas. En même temps, c'est des inséminations artificielles, donc ils sont bien conscients qu'ils ont opéré à des inséminations artificielles, et notamment pour les vaches laitières, le fait qu'elles soient gestantes fait qu'elles reprennent des forces, qu'elles se remplument en fait, pour pouvoir avoir, puisque je le rappelle, dans l'industrie du lait, donc les vaches sont utilisées pour produire du lait, on leur fait faire des veaux pour déclencher la lactation.

Victor Duran-Le Peuch : Oui, parce qu'elles ne font pas du lait tout le temps, elles ont besoin d'avoir un veau pour faire du lait.

Brigitte Gothière : Ouais, bah exactement comme nous, les femmes, on est des mammifères, pour avoir du lait, il faut qu'on ait un enfant, un nouveau-né. Et du coup, quand elles ne sont plus assez productives, quand elles sont devenues stériles aussi à force d'inséminations, etc., elles sont envoyées à l'abattoir, et généralement, elles finissent en steaks hachés. Donc voilà, quand on achète des steaks hachés, on achète la plupart du temps des vaches qui ont été des vaches laitières, des morceaux de vaches laitières. Et donc, avant de les envoyer à l'abattoir, eh bien, soit elles ont été réinséminées parce qu'ils comptaient la mettre dans le circuit, mais il y a eu un problème ou un autre, et elles sont envoyées à l'abattoir, donc je pense qu'ils savent qu'elles sont gestantes à ce moment-là, mais aussi, d'autres fois, ils provoquent le fait d'être gestantes de façon à ce qu'elles prennent plus de gras. Et donc, comme c'est payé au poids de la carcasse, vous imaginez bien que ça fait davantage de revenus aussi derrière. Donc, il y a à la fois peut-être certains éleveurs qui ignorent, effectivement, mais il y en a d'autres, je pense qu'ils ne peuvent pas ignorer que les vaches qu'ils envoient à l'abattoir, elles attendent des petits.

Victor Duran-Le Peuch : En fait, cette situation est loin d'être anecdotique, et elle est même connue des autorités de santé, notamment dans un rapport de l'EFSA de 2017, donc l'autorité européenne de sécurité des aliments, il est écrit qu'environ 3% des vaches laitières sont en fin de gestation quand elles arrivent à l'abattoir.

Victor Duran-Le Peuch : Surtout, ne ratez pas la seconde partie de cet entretien où Brigitte Gothière termine la description des conditions de transport et d'élevage des animaux non humains, mais aussi finit sur une note plus positive, en nous parlant des victoires récentes de l'association, et nous donne ses recommandations de lecture. Alors, on se retrouve dans la deuxième partie. A tout de suite !

Crédits

Comme un poisson dans l'eau est un podcast créé et animé par Victor Duran-Le Peuch. Charte graphique : Ivan Ocaña Générique : Synthwave Vibe par Meydän Musiques : Achachairú par Guazú

7 livres cités :

Faut-il manger les animaux ? Jonathan Safran foer

Faut-il manger les animaux ? - Jonathan Safran foer

Convoquant souvenirs d'enfance, données statistiques et arguments philosophiques, Jonathan Safran Foer interroge les croyances, les mythes familiaux et les traditions nationales avant de se lancer lui-même dans une vaste enquête.

ISBN : 9782823616378 · publié le 24 octobre 2019

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Comment traitons-nous les animaux que nous mangeons ? Convoquant souvenirs d'enfance, données statistiques et arguments philosophiques, Jonathan Safran Foer interroge les croyances, les mythes familiaux et les traditions nationales avant de se lancer lui-même dans une vaste enquête. Entre une expédition clandestine dans un abattoir, une recherche sur les dangers du lisier de porc et la visite d'une ferme où l'on élève les dindes en pleine nature, J.S. Foer explore tous les degrés de l'abomination contemporaine tout en se penchant sur les derniers vestiges d'une civilisation qui respectait encore l'animal. Choquant, drôle, inattendu, ce livre d'un des jeunes écrivains américains les plus doués de sa génération a déjà suscité passions et polémiques aux Etats-Unis et en Europe.

Cité dans 3 épisode(s) :

L214 Jean-Baptiste Del Amo

L214 - Jean-Baptiste Del Amo

Aujourd’hui, L214 reste toutefois mal connue.

ISBN : 9782081474062 · publié le 8 janvier 2019

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«La méthode utilisée par l’association L214 est frontale et d’une efficacité redoutable : donner à voir sans pathos la réalité des élevages. Les faits parlent d’eux-mêmes. Nul besoin de maîtriser les nuances de la philosophie utilitariste ni d’être familier de la notion d’antispécisme pour s’émouvoir de ces images.» Grâce à la détermination de ses militants, l’association L214 touche une part toujours plus large de la société, qu’elle encourage à ouvrir les yeux sur une réalité longtemps niée : celle de l’exploitation animale et des souffrances endurées par les animaux dans les élevages et les abattoirs. Aujourd’hui, L214 reste toutefois mal connue. Aussi, parce qu’il s’agit avant tout d’une aventure humaine et de l’histoire collective d’un projet associatif en perpétuel mouvement, ce livre en dresse un portrait qui se veut honnête et sensible. Il nous pousse ainsi à mettre à mal nos certitudes et à participer à une véritable révolution copernicienne, pour accepter que l’être humain ne soit plus au centre du monde et que les autres espèces n’aient plus à pâtir systématiquement de ses actions.

Cité dans 2 épisode(s) :

La Face cachée de nos assiettes EYES ON ANIMALS, L214

La Face cachée de nos assiettes - EYES ON ANIMALS, L214

Le tout premier livre de L214, l'association qui dénonce depuis des années la souffrance animale dans des vidéos retentissantes.

ISBN : 9782221222164 · publié le 7 février 2019

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Le tout premier livre de L214, l'association qui dénonce depuis des années la souffrance animale dans des vidéos retentissantes. C'est l'histoire improbable d'un groupe de citoyens engagés, partis à l'assaut d'une inquiétante forteresse, l'industrie de la viande, avec son cortège de souffrances insensées imposées chaque année à des millions d'animaux. Leurs armes : des caméras, pour dévoiler ce qui se passe vraiment dans les élevages, les abattoirs et les transports. Leur objectif : changer le sort des animaux en montrant la réalité des pratiques. Les souffrances infligées aux animaux ne se résument pas à celles endurées lors de leur mise à mort. Elles sont le produit d'un système absurde, qui traite des êtres sensibles et conscients comme une matière première. Du gavage des canards au quotidien sordide des abattoirs – poussins hachés menu, cochons mutilés, vaches maltraitées... –, en passant par le travail de sape des lobbies, nos infiltrés dévoilent l'influence des multinationales et l'inertie des pouvoirs publics, et nous alertent sur cette " malbouffe " qui se retrouve... dans nos assiettes.

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Comment sauver les animaux ? · Une économie de la condition animale Romain Espinosa

Comment sauver les animaux ? - Romain Espinosa

La cause animale est aujourd’hui à un tournant de son histoire car la science économique porte désormais un intérêt croissant à la question animale et s’interroge particulièrement sur le rapport paradoxal que nous entretenons ...

ISBN : 9782130818229 · publié le 26 janvier 2021

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La cause animale est aujourd’hui à un tournant de son histoire car la science économique porte désormais un intérêt croissant à la question animale et s’interroge particulièrement sur le rapport paradoxal que nous entretenons avec les animaux : alors que le bien-être animal n’a jamais été aussi consensuel, plus de 3 milliards d’animaux sont tués tous les ans en raison de nos choix alimentaires. Cet ouvrage fournit de multiples éclairages sur les raisons d’un tel paradoxe et revient sur les plus importantes théories pouvant expliquer ce conflit entre nos valeurs et nos actions (dissonance cognitive, bien public, heuristiques, warm-glow, licence morale, réactance, empathie cognitive, apprentissage social). Il propose également une lecture pratique de ces théories et analyse l’efficacité des actions menées en faveur des animaux par les associations de défense animale et l’État. Il montre également comment les récents développements technologiques (aliments simili-carnés et viande de culture) pourront également permettre de résoudre ce paradoxe.

Cité dans 5 épisode(s) :

Insolente veggie - Une végétalienne très très méchante Rosa B.

Insolente veggie - Une végétalienne très très méchante - Rosa B.

Auto-proclamé « blog BD extrémiste d'une végétalienne humaine pour la libération animale », Insolente Veggie est un blog plein d'humour et de succès qui sévit sur la toile depuis 2008.

ISBN : 9782842214609 · publié le 8 octobre 2015

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Auto-proclamé « blog BD extrémiste d'une végétalienne humaine pour la libération animale », Insolente Veggie est un blog plein d'humour et de succès qui sévit sur la toile depuis 2008. Premier album de bande dessinée consacré et dédié aux végétaliens extrémistes et très très méchants. • L'album reprend des dessins qui ont fait le succès du blog Insolente Veggie et propose aussi de nombreux inédits. • L'auteure aborde avec humour et esprit militant ce qui fait le quotidien des végétariens, des végétaliens et des vegans aujourd'hui : - végétarisme, végétalisme, véganisme - écologie - carnisme, spécisme, antispécisme - lait, oeufs - viande, élevage, abattage - corridas, cirque, chasse, zoos - vivisection

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Les cerveaux de la ferme · Au coeur des émotions et des perceptions Sébastien Moro, Layla Benabid

Les cerveaux de la ferme - Sébastien Moro, Layla Benabid

« Il a un regard bovin, c’est déprimant ! », « Il a vraiment joué comme une chèvre au dernier match ! », « Quel mouton, ce type... », « Mais elle a le QI d’une poule ! », « Tu manges vraiment comme un cochon ! ».

ISBN : 9782842219567 · publié le 24 février 2021

Description complète et liste des 2 épisode(s) qui le citent

« Il a un regard bovin, c’est déprimant ! », « Il a vraiment joué comme une chèvre au dernier match ! », « Quel mouton, ce type... », « Mais elle a le QI d’une poule ! », « Tu manges vraiment comme un cochon ! »... Ces expressions sont assez révélatrices de l’image que l’on a généralement des animaux de la ferme : placides et dotés d’une intelligence très limitée. Pourtant cette vision est incroyablement éloignée de ce que nous dévoilent les récentes découvertes scientifiques ! Les poules sont des mathématiciennes et des enseignantes hors pair, les chèvres des aventurières aux ressources quasi illimitées, les moutons des herboristes de talent, les cochons d’excellents cartographes et les vaches des championnes des réseaux sociaux ! Vous ne me croyez pas ? Alors plongez dans cet ouvrage – résumé de plusieurs centaines de travaux scientifiques des années 1980 à nos jours – qui changera à jamais la vision que vous aviez des animaux de la ferme !

Cité dans 2 épisode(s) :

Quand la faim ne justifie plus les moyens L214

Quand la faim ne justifie plus les moyens - L214

Voici le manifeste de l’association de défense des animaux L214.

ISBN : 9791020906472 · publié le 3 septembre 2019

Description complète et liste des 2 épisode(s) qui le citent

Voici le manifeste de l’association de défense des animaux L214. Un véritable cri d’alarme pour réveiller les consciences sur les horreurs que les êtres humains font subir aux animaux et sur les conséquences dramatiques pour l’environnement et la santé publique. Parce qu’un changement de modèle s’impose, L214 propose à tous des solutions concrètes, efficaces, simples et réalisables immédiatement pour changer de paradigme.

Cité dans 2 épisode(s) :

4 autres références :