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Épisode #2 Adieu veaux, vaches, cochons, poulets... - Brigitte Gothière (2/2)

17 janvier 2022
Comme un poisson dans l’eau - #2 Adieu veaux, vaches, cochons, poulets... - Brigitte Gothière (2/2)
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Description

Bienvenue dans Comme un poisson dans l'eau, le podcast contre le spécisme ! Dans ce deuxième entretien du podcast, j'ai eu le grand plaisir de recevoir Brigitte Gothière, co-fondatrice, porte-parole et présidente de l'association de défense des animaux L214 ! On a parlé des origines de l'association, ses premiers combats, puis du système de l'élevage qui montre le spécisme poussé à son extrême. Plus précisément, on a abordé les conditions d'élevage, de transport et d'abattage des animaux non-humains pour la consommation humaine. Vous pouvez retrouver toutes les enquêtes et les différents sites de L214 sur leur site : https://www.l214.com

Transcription

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Victor Duran-Le Peuch : Salut, moi c'est Victor Durand-Le Peuch et vous écoutez un entretien de Comme un poisson dans l'eau, le podcast contre le spécisme. Dans la seconde partie de cet entretien avec Brigitte Gothière, on continue la description des conditions de transport et d'élevage des animaux non humains, avant de reparler un peu de choses plus réjouissantes, notamment les sites de L214 et les quelques victoires obtenues ces dernières années. Bon, restez bien jusqu'à la fin si vous voulez connaître les trois recommandations de Brigitte Gothière. Ce qu'elle décrit au début peut encore être choquant, alors assurez-vous d'être dans de bonnes conditions pour écouter cet épisode.

Victor Duran-Le Peuch : Et donc, avant d'arriver à l'abattoir, enfin en excluant l'abattage mobile qui est assez minoritaire, il y a toutes l’étape de transport. Et alors moi, je dois avouer, avant de lire les deux livres que L214 a publiés sur ces questions-là, je n'avais pas du tout pensé que le transport puisse être une aussi grande source de souffrance. Vous détaillez comment vous avez suivi une bétaillère à travers l’Europe pendant des dizaines d’heures.

Brigitte Gothière : Oui, oui, oui. En fait, c'est même complètement incompréhensible, enfin comment ça peut être rentable, même juste sans considérer la question animale, comment se fait-il que des cochons qui sont nés en Hollande, on les transporte jusqu'au fin fond de l'Espagne ? Juste incompréhensible. Les veaux qui naissent en Irlande... Ils sont transportés pendant une cinquantaine d'heures pour aller jusqu’aux Pays-Bas. Pas compréhensible. Et du coup, pour les animaux, effectivement, ce sont de nombreuses heures de transport. Je peux parler des veaux nourrissons, par exemple, qui sont nés en Irlande. Donc l'Irlande, grande productrice de lait, sauf que les Irlandaises et les Irlandais ne consomment pas énormément de viande de veau. Du coup, les veaux issus de ces filières laitières, eux, sont envoyés... En Europe, sur le continent. Donc, ils sont transportés déjà en Irlande. Ils sont transportés ensuite par bateau. Alors là, la traversée, elle fait 18 heures déjà. 18 heures de bateau. Ils arrivent au port de Cherbourg. Donc, ils sont toujours dans les camions. Ils ne sont pas déchargés dans le bateau pour pouvoir se dégourdir les pattes. Ils restent dans les camions. Ils ne sont pas forcément nourris ou abreuvés pendant ce temps-là. Par contre, ils vont être déchargés dans les camions. Ils vont être déchargés dans des... ça s'appelle les points de contrôle, les centres de contrôle. En France, il y en a quelques-uns. Et du coup, ils sont déchargés. Ils sont nourris au lance-pierre. Mais vraiment, voilà, on a les images sur le site de L214, on peut trouver les images. Ils sont rapidement nourris avant d'être rechargés. Alors, évidemment, il y en a pas mal qui meurent en cours de route. Ce sont des animaux fragiles. Il y en a certains, ils ne sont même pas sevrés, en fait, quand ils ont été chargés. C'est vraiment des veaux nourrissons. Et puis, ils sont transportés pour être emmenés dans des centres d'engraissement où ils vont être engraissés pour finir en veau de boucherie, par exemple, ou après, en animal un peu plus grand, en bœuf, pour faire de la viande. Mais pour les animaux, c'est un calvaire. Pour les oiseaux, c'est pareil. On a montré les images à l'abattoir de Blancafort de ces dindons qui sont transportés dans des cages où ils ne peuvent même pas avoir la tête relevée, tout simplement. Ils sont vraiment dans des caisses qui sont blindés et ils sont transportés pendant plusieurs heures, exposés au climat et transportés dans des conditions absolument atroces.

Victor Duran-Le Peuch : Et dans des cages où souvent, ils ont été violemment lancés à la va-vite par des ouvriers qui doivent travailler au plus vite pour remplir un camion.

Brigitte Gothière : Exactement. Et qui sont payés très peu, qui sont payés à l'heure, mais quelque part au rendement aussi. Enfin, voilà, ça ne rigole pas du tout les conditions de travail pour les ramasseurs. On a eu pas mal de témoignages là-dessus. Les conditions d'ouvriers d'abattoir, elles sont aussi absolument lamentables. Sur l'abattoir de Blancafort, justement, le fait qu'on ait montré les images de l'abattoir, plusieurs personnes, familles, ont témoigné de proches qui se sont suicidés. En fait, il y a eu trois suicides en moins d'un an de personnes qui travaillaient dans cet abattoir. Donc, vraiment, c'est des conditions pénibles. Alors, bien sûr, ceux qui meurent en plus grand nombre, ce sont les animaux. Mais je pense qu'on a tout intérêt à sortir de ce système par le haut parce que c'est un système où personne n'est gagnant. Voilà. Oui, vraiment personne, quoi. Juste, bah oui, pour un... Pour ce qui est présenté comme un plaisir de consommation, vraiment, ça entraîne des conséquences incommensurables, en fait.

Victor Duran-Le Peuch : Et donc, avant la dernière, avant la fin de leur vie, avec l'étape du transport et de l'abattage, il y a eu toute une vie d'élevage, dans des conditions le plus souvent affreuses, avec des mutilations et des souffrances. Est-ce que vous pouvez parler de ça ?

Brigitte Gothière : Oui. En France, on a huit animaux sur dix qui sont abattus qui proviennent d'élevages où ils n'ont pas eu accès au plein air. Et en fait, c'est ce qu'on a défini, nous, comme étant l'élevage intensif. Dans ces élevages, c'est souvent concomitant, finalement, avec une sélection génétique. Donc, une sélection génétique destinée à avoir des animaux qui produisent le plus possible. Le plus possible de viande, le plus possible d'œufs, le plus possible de lait, par exemple. Du coup, ces élevages intensifs, on va essayer de faire tenir le plus d'animaux possible dans l'espace le plus réduit possible. Tout est optimisé. L'espace, la nourriture, les sélections génétiques, justement, pour produire le plus possible. Et en fait, les conditions d'élevage sont particulièrement hostiles à ces animaux. Mais pour les faire tenir ensemble, on va user de mutilations. Effectivement, pour les poules pondeuses, on va, alors, le nouveau terme, c'est épointer le bec. Bref, couper le bout du bec.

Victor Duran-Le Peuch : Avant, on disait débequer, non ?

Brigitte Gothière : Oui, c'est ça. Mais maintenant, c'est un terme qui peut être... Voilà. Enfin, c'est comme les soins. Les soins au porcelet, on va les castrer à vif. Alors, plus à partir du 1er janvier 2022, la loi imposera qu'il y ait anesthésie ou pas du tout de castration. Mais enfin, voilà. On va couper les dents, meuler les dents et on va couper les queues. Alors, la castration, c'est pour le goût du consommateur, puisque 3%...

Victor Duran-Le Peuch : Alors, ça, vraiment, il faut expliquer, parce qu'en fait, on mutile les porcelets pour une raison qui paraît si futile.

Brigitte Gothière : Mais exactement. On a 3% des porcelets mâles qui développent ce qu'on appelle l'odeur de verrat. C'est-à-dire que si vous faites cuire de la viande de cochon, qui a cette odeur-là, en fait, ça fait une odeur un peu d'urine à la cuisson, qui est désagréable pour ces narines si sensibles des consommateurs. Et donc, pour éviter d'avoir ce phénomène-là, les porcelets sont castrés dès les premiers jours de leur vie. Donc, on va... Alors, au scalpel, couper et sortir les testicules. Les arracher, on n'a pas le droit, mais on peut le voir sur certaines images. En fait, elles sont carrément arrachées. C'est par déchirement des tissus, du coup. Donc, vraiment, là, c'est pour le goût du consommateur. Et après, il y a pour les conditions de vie dans ce milieu-là. Conditions de vie, c'est comme ils sont tous les uns entassés avec les autres, leur seule distraction. Et sur du caillebotis, c'est important. Caillebotis, donc, c'est ce sol ajouré, souvent en béton, par les trous duquel, en fait, passent leurs excréments. Ils vivent au-dessus de leur merde, pour le dire très crûment. Et du coup, la réglementation impose normalement d'avoir des matériaux manipulables à disposition des cochons. Sauf que quand vous avez un sol ajouré comme ça, si vous mettez des matériaux, justement, dans lesquels ils peuvent fouiller, comme ils en ont besoin, impératif biologique de l'espèce, le sol ajouré, ça ne va pas, parce que ça va boucher les trous, évidemment. Si vous mettez de la paille, ça ne va plus fonctionner, ce système de caillebotis. Et donc, il n'y a pas de matériaux manipulables au sol. Et la seule distraction qu'ils ont, finalement, c'est la queue du cochon qui est à côté d'eux. Et pour éviter ce phénomène de cannibalisme, finalement, mais qui peut mener à des infections et tout ça, la solution toute trouvée, plutôt que de se dire, on arrête avec le caillebotis, ça ne va pas. Ça ne nous permet pas de remplir, justement, la réglementation. Eh bien non, ils coupent les queues à vif avec un fer chauffé à blanc, en fait. Clac ! Comme on a des fois dans les magasins pour couper les plastiques. Et le bec des oiseaux, c'est la même logique ? Alors, ça peut être, oui, soit chauffé à blanc, soit coupé.

Victor Duran-Le Peuch : Et il faut rappeler qu'en fait, c'est une partie, ce n'est pas comme les ongles pour nous, c'est une partie énervée, en fait.

Brigitte Gothière : Voilà, c'est une partie énervée, c'est extrêmement sensible pour ces oiseaux-là. Voilà, oui, c'est plutôt comme si on vous coupait un bout de doigt, ou si on vous coupait un bout d'ongle. Donc, voilà.

Victor Duran-Le Peuch : Peut-être que vous pouvez parler brièvement de la toute dernière enquête de L214 dans un élevage Le Gaulois.

Brigitte Gothière : Alors, dans l'élevage Le Gaulois, justement, on a montré ces poulets, ces poulets de chair, qui sont des poulets qui sont issus d'une souche appelée ROS308, qui est une souche à croissance ultra rapide, en fait. Donc, ce sont des poulets qui atteignent le poids souhaité d'abattage, donc 2 kilos et quelques, vers 35 jours. Donc, ils vont grossir extrêmement rapidement, sauf que ça se fait au détriment même de leur santé, au final. C'est des poulets qui vont avoir des boiteries sévères, c'est des poulets qui vont avoir des problèmes respiratoires, c'est des poulets qui vont avoir des problèmes cardiaques. Et donc, sur les images, on voit justement certains poulets qui sont sur le dos, qui sont morts, tout simplement, de crise cardiaque. On peut voir des poulets boiteux, et surtout, ce qui peut être frappant, ce sont ces corps de poulets avec des têtes de poussins, en fait. Ils grossissent tellement vite que ça donne ce genre d'image. Et puis, dans cet élevage-là, on a pu filmer, effectivement, une toute petite partie du ramassage, la sortie, en fait, des moissonneuses à poulets. Donc, ce sont des grandes machines qui viennent ramasser les poulets très rapidement. Ils sont mis sur un tapis automatique et ils sont recrachés, on peut le dire, de l'autre côté, par un espèce de canon pour charger les caisses le plus vite possible. Donc, c'est des images, oui, choquantes, mais légitimement choquantes, de voir comment on manipule les poulets. Enfin, les pêches, on fait plus attention avec des pêches qu'avec des poulets, finalement. On va les déposer beaucoup plus délicatement que des êtres qui sont, on le sait, doués de sensibilité, et j'irais même plus loin, doués de conscience. Donc, voilà. Et il faut rappeler que c’est 800 millions de poulets qui sont élevés chaque année et tués chaque année, 800 millions, c'est juste complètement énorme. Et parmi eux, c'est 80% qui sont dans des élevages intensifs, sans aucun accès à l'extérieur et le plus souvent issus de souches ultra rapides. Donc, avec tous ces problèmes de santé qui en découlent. Et puis, ils sont élevés dans le même bâtiment, voilà, bâtiment fermé, sans accès à l'extérieur, souvent pas de lumière du jour. Ils restent sur la même litière pendant tout le temps. Donc, la litière, elle est imbibée de leurs excréments. Ça provoque des brûlures, ils sont en partie déplumés. Enfin, vraiment, on ne souhaite à personne une vie de poulet, quoi.

Victor Duran-Le Peuch : Et concrètement, ces conditions affreuses de vie entraînent beaucoup de morts, j'imagine ?

Brigitte Gothière : Ben, les taux de mortalité en élevage de poulets, alors on peut dire, c'est 4%. On se dit, ben, ce n'est pas beaucoup, mais c'est 4% en 35 jours. Donc, en très peu de temps, au final. Donc, voilà.

Victor Duran-Le Peuch : Oui, parce qu'aussi, il faut dire qu'ils mènent des vies extrêmement courtes.

Brigitte Gothière : Oui, mais c'est extrêmement court.

Victor Duran-Le Peuch : Par rapport à la vie qu'ils auraient normalement s'ils n'étaient pas envoyés pour être mangés.

Brigitte Gothière : Exactement, donc là, 35 jours, donc c'est un mois à peu près. Et en fait, les oiseaux comme ça, comme les poules ou les poulets, ils peuvent vivre 8 ans à peu près, en moyenne une dizaine d'années. Voilà, moi, la plus âgée, la poule la plus âgée que j'ai rencontrée, elle avait 18 ans. Voilà, donc ça fait vraiment une différence phénoménale. Mais pour les poules pondeuses, leur vie s'interrompt au bout d'un an et demi aussi.

Victor Duran-Le Peuch : Alors, justement, parlons de poules pondeuses. Parlons de ça, parce qu'en fait, souvent, on pense que c'est surtout la viande qui cause des souffrances. Mais en fait, il n'y a pas que la viande. Il y a aussi des produits animaux qui ne sont pas directement la chair des animaux, mais qui causent des souffrances souvent insoupçonnées. Et dans ça, il y a l'industrie des oeufs.

Brigitte Gothière : Alors, l'industrie des oeufs, oui, le problème... Alors, des fois, on se pose à l'oeuf et la poule, c'est quoi le premier ? Ben voilà, là, le problème, c'est vraiment les conditions. Ce sont des poules, pour le coup. Donc, les poules, il y a trois modes d'élevage qui cohabitent en Europe. L'élevage en cage, l'élevage au sol, donc c'est les bâtiments fermés sans accès à l'extérieur. Et puis, deux modes d'élevage qui donnent accès au plein air, le plein air et puis le bio. Donc, c'est les numéros sur l'oeuf à la fin, c'est ça ? C'est les numéros sur l'oeuf. Et on peut remarquer, d'ailleurs, que les numéros sur l'oeuf, c'est 0, 1, 2, 3. 0, c'est bio. 1, accès au plein air. 2, au sol. 3, en cage. Finalement, le législateur n'a pas envisagé qu'on puisse faire encore mieux, encore moins pire que le bio. Il n'y a pas moins, hein ? Il n'y a pas moins, hein ? Bon, bref. En tout cas, il ne laisse pas l'ouverture pour aller plus loin. Mais on peut noter quand même que, justement, sur les oeufs, il y a quand même une certaine traçabilité. C'est-à-dire que, si on s'intéresse un temps, soit peu à la question, sur les boîtes d'oeufs, on peut savoir quel a été le mode d'élevage. Ce qui n'est pas le cas pour les autres aliments, où il peut y avoir des indications, des indications volontaires de la part des producteurs. Quand ils ont des poulets qui sont élevés en plein air, c'est écrit en gros, en énorme dessus. Mais pour tous ceux qui ne sortent pas, ce n'est pas écrit « poulets élevés en claustration totale ».

Victor Duran-Le Peuch : Oui, ce n'est pas transparent.

Brigitte Gothière : Ce n'est pas écrit du tout. Alors que pour les oeufs, justement, ça a été écrit. Et donc, il y a ces trois modes d'élevage. Dans ces trois modes d'élevage, les poules restent pendant un an. Donc, en cage, elles peuvent être 13 par mètre carré. Ça fait vraiment une toute petite surface par poule. On est à bon. Après, sur la surface d'une feuille A4 qui a été augmentée d'une carte postale en 2012. Wow, révolution. Et ces cages ont d'ailleurs été rebaptisées « cages bien-être ». Sachez-le. Voilà, le bien-être à toutes les sauces. Ensuite, vous avez les élevages au sol. Les poules sont 9 par mètre carré. Donc, un peu moins, pire. Vous avez les élevages avec accès au plein air. Elles sont dans les bâtiments, 9 par mètre carré. Mais quand elles ont accès à l'extérieur, elles ont 4 mètres carrés par poule, au minimum. Ça peut monter jusqu'à 6 mètres carrés par poule. Voilà. Néanmoins, il faut souligner que les poules pondeuses, elles sont issues d'une souche de poules sauvages, qui étaient des oiseaux arboricoles, donc qui vivaient en forêt, de façon à pouvoir se protéger des prédateurs qui viennent de l'air ou du sol, pouvoir se percher, mais sous des feuillus. Et souvent, les accès au plein air, c'est une grande prairie. Voilà. Qu'est-ce que vous voulez qu'elles fassent de ça ? C'est hyper anxiogène pour elles. On ne s'est juste pas du tout mis à la place de ces animaux-là pour imaginer les systèmes. Et puis surtout, c'est des animaux qui vivent en tribu de quelques dizaines d'individus. Or, dans les élevages, même en bio, elles sont tout de suite plusieurs centaines, généralement. D'où la coupe du bec, pour éviter des agressions. C'est-à-dire qu'il y a des générations qui peuvent effectivement être très fortes entre des individus qu'on oblige à vivre dans une très grande promiscuité. Mais ce n'est pas tout, parce qu'avant cette période d'élevage... Donc, c'est des poules, je vous ai dit tout à l'heure, sélection génétique, elles ont été optimisées pour pondre des oeufs. Elles pondent à peu près 300 oeufs par an, alors que les poules sauvages, c'est quelques dizaines. Voilà. Donc, on est vraiment sur des différences d'échelle qui sont quand même flagrantes. Et d'ailleurs, quand on arrive à recueillir des poules qui sont issues de ce système-là, certaines peuvent mourir de cancer à cause de ce qu'elles peuvent développer par cette ponte intensive, en fait. Et puis avant ça, il y a eu le couvoir. Elles sont toutes nées en couvoir. On trie les oeufs, au départ. Donc, d'un côté les mâles, de l'autre côté les femelles. Et les mâles, même en bio, ils ne pondent pas d'oeufs. Donc, ils sont éliminés à la naissance. Le fameux broyage des poussins, mais ça peut être du gazage aussi. L'élimination des poussins indésirables. Parce que, comme on vient de le dire, il y a des poulets de chair qui, eux, ont été optimisés pour faire de la chair. Donc, il est beaucoup plus rentable de faire des poulets de chair et de broyer les poussins, plutôt que de laisser ces poussins, peut-être, grandir, etc. Donc, dès la naissance, ces poussins vont être indésirables et vont être broyés ou gazés. Alors, en 2022, ça a été annoncé. Il y aura la fin du broyage des poussins en France et en Allemagne. Alors, ça recule un peu. C'est toujours pas dans la loi. C'est d'ailleurs toujours pas inscrit dans la loi. Mais il y a un système de sexage in ovo qui permettrait de sexer avant même que les animaux soient doués de sensibilité à l'intérieur de l'oeuf. Parce qu'il faut rappeler qu'à partir d'une dizaine de jours, à l'intérieur de l'oeuf, les poussins commencent à développer leur sensibilité. Et puis, si on suit un petit peu l'évolution des poussins dans l'oeuf, ils communiquent avec leur mère avant même d'être nés, normalement. Donc là, imaginez tous ces milliers de poussins dans des couvoirs. Aucune relation avec leur mère, finalement. Vraiment, on pousse l'industrie jusque très très loin. Et donc, c'est aux couvoirs aussi qu'interviennent les pointages du bec.

Victor Duran-Le Peuch : Donc, concrètement, on a autant de poussins mâles que de poules pondeuses, au final, qui sont broyés dès la naissance.

Brigitte Gothière : Exactement. Dans l'industrie du foie gras, on a parlé du foie gras tout à l'heure, on a le même phénomène. Pour le foie gras, les exploitants ne gardent que les mâles. Et donc, ce sont les femelles qui sont éliminées. Et pour 30 millions de canards qui sont gavés dans l'année, il y a 15 millions à peu près de femelles qui sont broyées à la naissance. Eux, c'est plutôt 65-35, la proportion. Alors que pour les poules, la souche des poules pondeuses, c'est 50-50, entre mâles et femelles à l'éclosion.

Victor Duran-Le Peuch : Et est-ce que c'est le cas aussi pour, mais de façon plus générale peut-être, ma question, est-ce que les conditions sont légèrement meilleures ou peut-être moins pires quand c'est bio ou peut-être quand il y a certains labels qualité ?

Brigitte Gothière : Alors, l'élevage bio a dans sa réglementation, dans sa charte, le fait que les animaux aient au moins un accès au plein air. Donc, on peut se dire que c'est quand même moins pire pour une poule pondeuse d'avoir un accès au plein air que d’être dans une cage pendant toute son existence. Donc on peut dire c’est moins pire. Mais on ne peut pas dire c’est merveilleux. En bio, pour obtenir du lait bio, on va quand même séparer la vache d’avec son petit dans les premières heures qui suivent la naissance du veau. Le bio ça reste des productions animales pour pouvoir obtenir de la viande, du lait, des oeufs. On va forcément à un moment à l’encontre des intérêts des animaux. Notre intérêt nous à manger les animaux va toujours passer avant celui des animaux. Et il y a des questions de rentabilités et tout ça et donc on va avoir ça. Les questions de label rouge aussi, pour certains labels rouges, il y a effectivement l’obligation d’un accès au plein air. C’est pas le cas pour tous les Label rouge, notamment du côté de l’élevage des cochons. Donc voilà c’est pas une garantie. Il y a aussi les labels Bleu Blanc Coeur, eux c’est juste l’alimentation des animaux qui les regarde. Donc il pourrait très bien y avoir un label Bleu Blanc Coeur sur des poules qui sont élevés dans des cages. Pas de restriction là-dessus. Donc la plupart des labels sont quand même plutôt trompeur. Si par exemple on prend IGP canard du Sud-Ouest. Bon bah les canards juste ils sont dans le Sud-Ouest. Qu’est-ce que ça change ? Bah pas grand chose. On a montré aussi l’AOP Roquefort, alors Roquefort, effectivement les brebis elles ont un accès à l’extérieur mais les agneaux eux ils partent en élevage intensif, quand on les sépare d’avec les mères. Eux c’est plutôt au bout de quelques semaines. C’est difficile de s’y retrouver. En fait c’est beaucoup plus compliqué d’essayer, j’ai entendu des termes comme « carnivore éthique », ou je sais pas quoi, qui sont très très contestables. En tout cas les carnivores consciencieux, qui essaient de faire attention. Enfin, c’est beaucoup plus facile d’être vegan, non ? Au moins on se pose pas 36 000 questions.

Victor Duran-Le Peuch : Oui parce que l’énorme majorité de ce qu’on achète vient juste d’élevages intensifs et d’animaux qui ont été élevés dans des conditions terribles.

Brigitte Gothière : Oui, oui, et on a pas tellement de traçabilité pour le savoir et puis vu qu’on sait pas dans quel abattoir ils sont basés, est-ce qu’ils ont été tués avec ou sans étourdissement, vous le savez pas parce que, effectivement, dans l’abattage sans étourdissement, il y a une partie de l’animal de toute façon, qui part dans le circuit classique. Donc vous ne savez même pas en fait les conditions d’abattage des animaux que vous consommez. Donc, le carnivore consciencieux, j’ai envie de lui dire bon courage ! Finalement être végan c’est beaucoup plus facile.

Victor Duran-Le Peuch : Alors peut-être qu’on peut finir sur les perspectives de progrès, s’il y en a. Déjà, je vous pose la question, est-ce que les choses vont dans le bon sens ? Et, quelles sont les victoires, peut-être petites, que vous avez réussi à obtenir ?

Brigitte Gothière : Alors je dirais que les choses, elles vont, oui dans le bon sens. Alors déjà parce que je suis une... enfin j’arrive toujours à voir le verre à moitié plein, donc je peux avoir un biais, je le sais mais je l’assume, car je trouve qu’on a besoin, aussi, de pas se laisser désespérer, de pas partir en burnout militant, parce que justement, on a le sentiment que nos efforts ne servent à rien. Mais ej vais amener du chiffré. Déjà, juste, un petit coup d’oeil dans le rétro, il y a 10 ans en arrière quand on parlait de la question animale, on parlait essentiellement de défendre les chiens et les chats. Pas du tout la question des animaux qui sont utilisés dans la consommation alimentaire. On parlait pas de véganisme, etc.. Il y avait les végétariens, déjà, mais qui étaient pas mal moqués, d’ailleurs il y a 10 ans, aujourd’hui c’est les véganes, et bon, voilà, le curseur se déplace. Donc on peut voir ça de façon très positive. En tout cas, aujourd’hui il n’y a jamais eu autant d’options végétariennes et véganes dans les restaurants, les supermarchés, voilà. On peut penser ce qu’on veut de la qualité, des produits, des machins, n’empêche qu’aujourd’hui ces produits ils existent. Et puis, sur le recul de la souffrance des animaux, on a quand même des indicateurs qui disent que quand mêmes, les choses sont en train de bouger. Quand on a commencé avec L214, on a commencé par une campagne sectorielle, donc au-delà, aussi, il y avait d’autres choses, mais on s’est attaqués quelque part à l’élevage en cages des poules pondeuses. On a écrit à tous les supermarchés qui ne nous ont pas répondu. Et à l’époque 80% des poules pondeuses étaient en cage de batterie. On s’est pas désespéré, on a continué, on s’est obstinés, on a gagné en rigueur, en organisation, de façon à s’adresser aux supermarchés, aux fabricants, à l’hôtellerie-restauration, aux producteurs et on a obtenu tout un tas d’engagement à ne plus utiliser, ou à ne plus produire d’oeufs élevés en cage d’ici 2025. Effet direct : de 80% de poules élevées en cage, on est passés à 36% aujourd’hui. Et l’engagement va jusqu’à 2025, donc on peut voir une courbe de baisse de ces poules qui sont détenues dans des cages aujourd’hui. Donc ça c’est très très concret. Sur les poulets de chair, on s’est engagés au côté d’autres organisations internationales sur demander des critères minimaux aux, pareil, aux mêmes acteurs, entreprises. Et on a obtenu l’engagement de l’ensemble des supermarchés à renoncer à utiliser les pires pratiques, conditions, d’élevage et d’abattage des poulets, dont notamment les souches ultra rapides de croissance, et les densités, enfin réduire les densités dans les élevages, qui sont 2 points extrèmement importants. Donc, voilà, ça c’est très très concret. Et puis, on voit au niveau politique. Alors, au niveau politique sur la question des animaux d’élevage c’est piètre ce qu’on a obtenu comme avancées. Il y a la fin de la castration à vif des porcelets. Ça change pas fondamentalement leurs conditions d’existence. Et il y a la fin du broyage des poussins, dans les filières poules pondeuses. Là aussi, ça change pas fondamentalement leur existence, mise à part pour ces poussins qui ne seront pas broyés vivants, ce qui représente quand même 50 millions d’individus chaque année, c’est quand même pas rien.

Victor Duran-Le Peuch : Oui, c’est une grosse victoire quand même, il faut célébrer les victoires.

Brigitte Gothière : Il faut célébrer les victoires ! Et quelque part, j’ai le sentiment que la machine elle est dégrippée. C’est à dire on n’obtenait rien, on avait l’impression de pas avancer du tout, justement au début des années 200, et je pense que on est en train d'obtenir de plus en plus de choses alors c'est extrêmement lent. C'est désespérant tellement c'est lent n'empêche que ça existe, c'est mieux que rien du tout et puis ça a tendance à s'accélérer et ça il faut pas l'oublier. Il faut pas oublier qu'on est de plus en plus nombreux. Une petite idée aussi à L214 au départ on était une poignée de bénévoles, vraiment. Aujourd'hui L214 c'est 80 salariés c'est 50 000 membres c'est plus de 2000 bénévoles c'est des millions de personnes qui suivent sur les réseaux sociaux c'est une question qui intéresse fondamentalement des gens c'est 89% des gens qui disent que la question animale c'est une question importante, 47% qui disent que leur vote pourrait être influencé par un candidat ou une candidate qui proposerait quelque chose sur la question animale voilà. L214 on est une association qui râle mais on est aussi une association qui propose, qui propose plein d'actions sur nos différents sites internet, qui s'adressent à l'action individuelle mais aussi à l'action collective vers les entreprises, les politiques, les écoles vraiment c'est très vaste.

Victor Duran-Le Peuch : Justement vous l'avez dit L214 c'est pas que des enquêtes, c'est aussi, de temps en temps vous utilisez ce terme, c'est un « couteau suisse » comme vous le dites parfois est-ce que vous pouvez nous parler des autres contenus produits sur le site de L214

Brigitte Gothière : Et bien ils sont extrêmement vastes et je vais en oublier et je m'en excuse par avance par rapport à toutes les personnes qui travaillent justement sur ces différentes campagnes. Mais, L214 donc on a tout un pan de montrer la réalité donc il y a évidemment les enquêtes mais on a aussi le site viande.info par exemple qui regorge d'informations, notre site L214 aussi avec plein d'infos qui sont sourcées. On a notre département éducation qui propose du matériel éducatif avec notamment un journal fabuleux je peux le dire c'est pas moi qui rédige et c'est pas moi qui fait les visuels et tout ça j'en serais bien incapable mais un magnifique magazine destiné aux 10-14 ans qui s'appelle « Mon journal animal » qui est hyper varié et très vaste. Sur l'information du public il y a notre réseau, on est présents dans 50 villes françaises aAujourd'hui avec notre réseau bénévole qui est absolument fabuleux, je suis épatée j'ai pu retourner sur des actions récemment et c'est rare que je puisse prendre le temps d'y aller mais voilà des personnes au grand cœur, un grand cœur pour les animaux qu'ils soient non humains ou humains et voilà c'est vraiment ce que j'apprécie cette bienveillance et cette envie de faire bouger les choses. Après on va s'adresser aux entreprises et là on a les actions express pour les animaux où on reçoit des infos deux fois par semaine des actions à faire, décrocher son téléphone, envoyer un mail, réagir sur les réseaux sociaux. On a toute notre partie démocratisation de l'alimentation végétale donc là qui va s'adresser là aussi aux entreprises ou aux particuliers Vegan-Pratique c'est à la fois pour les particuliers mais éventuellement ça peut être utile aux professionnels de santé On a des actions auprès des professionnels des entreprises avec Improve the Food qu'on a développé, on a Vego Resto qui s'adresse à la restauration privée où on a aujourd'hui 3000 restaurants qui ont signé une charte avec L214 en s'engageant à proposer au moins une option vegan à la carte.

Victor Duran-Le Peuch : Ça concrètement ça veut dire côté utilisateur que quand on est dans une ville et qu'on veut manger vegan on peut ouvrir le site ou l'application Vego Resto et regarder quels sont les restaurants qui ont des options vegan autour de nous.

Brigitte Gothière : Exactement donc c'est des restos, vous pouvez choisir si vous voulez un resto uniquement vegan, végétarien ou juste vegan friendly. Et du coup voilà on peut voir autour de soi qu'effectivement il y a des options qui sont alors c'est vraiment ceux qui ont signé des chartes parce qu'il y en a qui n'ont pas signé la charte avec nous et du coup ne sont pas référencés sur le site. Mais on a on vérifie que effectivement les options sont bien là et on répercute sur le site toutes ces informations, les horaires d'ouverture et tout ça. Donc voilà donc ça c'est vraiment le pan sur les entreprises donc faire reculer le pire et démocratiser l'alimentation végétale on marche toujours sur nos deux jambes. Et puis on s'adresse aux politiques aussi, à tous les échelons, municipal national ou européen. On avait cette charte pour les municipales pour les régionales et aujourd'hui on voit justement dans la commande publique l'exclusion des produits issus de l'élevage intensif ou de certaines pratiques d'abattage qui commencent à émerger dans certaines villes qui sont particulièrement engagées et qu'on répercute sur sur Politique Animaux. Politique Animaux qui va être extrêmement actif justement dans cette période électorale pour la présidentielle, évidemment, on va, nous, notre objectif c'est vraiment d'être à la fois aujourd'hui un observatoire donc on relève ce qu'on dit les personnalités politiques, ce qu'elles ont fait, c'est noté , est-ce que c'est favorable aux animaux ou est-ce que ça leur est défavorable et ça nous donne une note d'ensemble. Alors pour les politiques eux-mêmes qu'ils soient élus, députés, eurodéputés maires de villes de plus de 50 000 habitants ou que ce soit le gouvernement par exemple ou les candidates et les candidats aux élections, on va essayer de décrypter un petit peu leur positionnement par rapport à la question animale et donc ça va être transpartisan. Tous les partis sont notés sur ce site, nous on donne pas de consignes de vote, on donne juste des informations de façon à ce que les gens puissent avoir un maximum d'infos à leur disposition pour faire leur choix au moment de voter par exemple.

Victor Duran-Le Peuch : Bon alors cher auditoriste tu l'auras compris L214 en fait c'est pas un couteau suisse, c'est une gigantesque boîte à outils. Alors Brigitte Gothière je vous ai demandé si vous étiez d'accord de lire une partie de la préface du livre L214 une voix pour les animaux écrit par Jean-Baptiste Del Amo et donc c'est la préface que vous avez écrite pour ce livre.

Brigitte Gothière : Loin d'être les seuls et heureusement nous tentons chaque jour rien moins que de provoquer une révolution. Il n'y a guère d'autres mots. Cette révolution s'apparente à celle provoquée par Nicolas Copernic lorsqu'il a déclaré que notre terre n'était pas le centre de l'univers. La révolution que nous menons aujourd'hui est du même ordre elle consiste à démontrer que l'être humain n'est pas le centre du monde. Un décentrage radical, un cataclysme annoncé pour nos pratiques. Au même titre que les révolutions sociales médicales ou technologiques, la révolution antispéciste conduit inévitablement à des mutations de métiers et d'organisations de notre société. Les révolutions font souvent peur parce qu'elles bouleversent nos habitudes, nous sortent de notre zone de confort, nous demandent de nous aventurer en terrain inconnu. Voici le défi devant lequel nous nous trouvons aujourd'hui. Tout le monde s'accorde à considérer que les autres animaux avec lesquels nous partageons cette terre ne devraient pas pâtir inutilement de nos actions. Pourtant, jamais autant d'animaux n'ont souffert si intensément pour la seule raison que nous souhaitons satisfaire notre appétit. La révolution morale que nous défendons nous intime de renoncer à un monde connu, reposant sur l'exploitation des animaux Imaginer et bâtir une société qui se soucie du sort de chacun qu'il soit un être humain ou non humain est le grand défi devant lequel nous nous trouvons, celui auquel les militants de l'association L214 participent du mieux qu'ils le peuvent. Au fil de ces pages vous constaterez que notre motivation n'est pas de chercher des coupables mais bien de montrer la réalité de poser le problème à pleurs et d'appeler à trouver collectivement des solutions. Nos actions, résolument bienveillantes et non violentes, peuvent déranger bousculer nos certitudes mais elles ne sont rien en comparaison de la violence subie au quotidien par des centaines de milliards d'animaux pour fournir le marché de la viande, du poisson, des produits laitiers ou des œufs. L214 c'est une série de petits actes. Ce n'est pas encore la révolution végane ni l'avènement de l'antispécisme. Pragmatiques et ambitieux nous cherchons toujours à être le plus efficace possible sans jamais perdre de vue notre objectif. Curieux nous observons discutons et remettons en question nos choix en permanence toujours motivés par le chemin le plus court. Ce livre vous montrera à quel point nous sommes des gens ordinaires, animés et réunis par un désir de paix et de justice. Il vous prouvera que nous pouvons déstabiliser la dictature de la viande et installer une démocratie attentive à tous les êtres sentients, chaque jour, chez nous, ensemble dans notre société.

Victor Duran-Le Peuch : merci beaucoup alors Brigitte Gothière quelles sont vos trois recommandations pour les auditeur·ices ?

Brigitte Gothière : pour les auditeur·ices et bien j'ai une certaine passion pour le livre de Romain Espinosa - la condition animale, une économie au service des animaux.

Victor Duran-Le Peuch : « Comment sauver les animaux », je crois !

Brigitte Gothière : oh la la comment sauver les animaux ! une économie voilà En deuxième Sébastien Moro et Layla Benamid, Les cerveaux de la Ferme, bande dessinée, j'ai adoré ! Et puis, oh c'est le bon cadeau et je suis toujours fan de BD, on a toujours été fan de BD, en troisième, les bandes dessinées d'Insolente Veggie, je trouve qu'elle arrive à mettre des concepts qui sont plutôt pas forcément super simples à choper, en bande dessinée. Et aussi je trouve que dans son dans son, dans son rire pincant, parfois elle pince non seulement, effectivement enfin elle met devant les dissonances cognitives, ça c'est clair un certain nombre de personnes. Mais aussi je trouve qu'elle a un petit regard un peu critique sur nous mêmes les militants activistes véganes et je trouve que c'est sain de se de se voir aussi par ce prisme là pour toujours s'interroger sur nos façons d'agir et voilà, vraiment je suis une grande fan de son travail.

Victor Duran-Le Peuch : Merci Brigitte Gothière d'être venue dans le podcast

Brigitte Gothière : Merci beaucoup pour cette invitation

Victor Duran-Le Peuch : Si vous êtes encore là ça veut dire qu'a priori cet épisode vous a plu alors si vous avez encore deux minutes ce serait vraiment très utile que vous laissiez 5 étoiles sur Spotify ou Apple Podcast ou des commentaires et des likes sur la vidéo YouTube. On se retrouve la semaine prochaine pour une lecture. Bisous !

Crédits

Comme un poisson dans l'eau est un podcast créé et animé par Victor Duran-Le Peuch. Charte graphique : Ivan Ocaña Générique : Synthwave Vibe par Meydän Musiques : Achachairú par Guazú

7 livres cités :

Faut-il manger les animaux ? Jonathan Safran foer

Faut-il manger les animaux ? - Jonathan Safran foer

Convoquant souvenirs d'enfance, données statistiques et arguments philosophiques, Jonathan Safran Foer interroge les croyances, les mythes familiaux et les traditions nationales avant de se lancer lui-même dans une vaste enquête.

ISBN : 9782823616378 · publié le 24 octobre 2019

Description complète et liste des 3 épisode(s) qui le citent

Comment traitons-nous les animaux que nous mangeons ? Convoquant souvenirs d'enfance, données statistiques et arguments philosophiques, Jonathan Safran Foer interroge les croyances, les mythes familiaux et les traditions nationales avant de se lancer lui-même dans une vaste enquête. Entre une expédition clandestine dans un abattoir, une recherche sur les dangers du lisier de porc et la visite d'une ferme où l'on élève les dindes en pleine nature, J.S. Foer explore tous les degrés de l'abomination contemporaine tout en se penchant sur les derniers vestiges d'une civilisation qui respectait encore l'animal. Choquant, drôle, inattendu, ce livre d'un des jeunes écrivains américains les plus doués de sa génération a déjà suscité passions et polémiques aux Etats-Unis et en Europe.

Cité dans 3 épisode(s) :

L214 Jean-Baptiste Del Amo

L214 - Jean-Baptiste Del Amo

Aujourd’hui, L214 reste toutefois mal connue.

ISBN : 9782081474062 · publié le 8 janvier 2019

Description complète et liste des 2 épisode(s) qui le citent

«La méthode utilisée par l’association L214 est frontale et d’une efficacité redoutable : donner à voir sans pathos la réalité des élevages. Les faits parlent d’eux-mêmes. Nul besoin de maîtriser les nuances de la philosophie utilitariste ni d’être familier de la notion d’antispécisme pour s’émouvoir de ces images.» Grâce à la détermination de ses militants, l’association L214 touche une part toujours plus large de la société, qu’elle encourage à ouvrir les yeux sur une réalité longtemps niée : celle de l’exploitation animale et des souffrances endurées par les animaux dans les élevages et les abattoirs. Aujourd’hui, L214 reste toutefois mal connue. Aussi, parce qu’il s’agit avant tout d’une aventure humaine et de l’histoire collective d’un projet associatif en perpétuel mouvement, ce livre en dresse un portrait qui se veut honnête et sensible. Il nous pousse ainsi à mettre à mal nos certitudes et à participer à une véritable révolution copernicienne, pour accepter que l’être humain ne soit plus au centre du monde et que les autres espèces n’aient plus à pâtir systématiquement de ses actions.

Cité dans 2 épisode(s) :

La Face cachée de nos assiettes EYES ON ANIMALS, L214

La Face cachée de nos assiettes - EYES ON ANIMALS, L214

Le tout premier livre de L214, l'association qui dénonce depuis des années la souffrance animale dans des vidéos retentissantes.

ISBN : 9782221222164 · publié le 7 février 2019

Description complète et liste des 2 épisode(s) qui le citent

Le tout premier livre de L214, l'association qui dénonce depuis des années la souffrance animale dans des vidéos retentissantes. C'est l'histoire improbable d'un groupe de citoyens engagés, partis à l'assaut d'une inquiétante forteresse, l'industrie de la viande, avec son cortège de souffrances insensées imposées chaque année à des millions d'animaux. Leurs armes : des caméras, pour dévoiler ce qui se passe vraiment dans les élevages, les abattoirs et les transports. Leur objectif : changer le sort des animaux en montrant la réalité des pratiques. Les souffrances infligées aux animaux ne se résument pas à celles endurées lors de leur mise à mort. Elles sont le produit d'un système absurde, qui traite des êtres sensibles et conscients comme une matière première. Du gavage des canards au quotidien sordide des abattoirs – poussins hachés menu, cochons mutilés, vaches maltraitées... –, en passant par le travail de sape des lobbies, nos infiltrés dévoilent l'influence des multinationales et l'inertie des pouvoirs publics, et nous alertent sur cette " malbouffe " qui se retrouve... dans nos assiettes.

Cité dans 2 épisode(s) :

Comment sauver les animaux ? · Une économie de la condition animale Romain Espinosa

Comment sauver les animaux ? - Romain Espinosa

La cause animale est aujourd’hui à un tournant de son histoire car la science économique porte désormais un intérêt croissant à la question animale et s’interroge particulièrement sur le rapport paradoxal que nous entretenons ...

ISBN : 9782130818229 · publié le 26 janvier 2021

Description complète et liste des 5 épisode(s) qui le citent

La cause animale est aujourd’hui à un tournant de son histoire car la science économique porte désormais un intérêt croissant à la question animale et s’interroge particulièrement sur le rapport paradoxal que nous entretenons avec les animaux : alors que le bien-être animal n’a jamais été aussi consensuel, plus de 3 milliards d’animaux sont tués tous les ans en raison de nos choix alimentaires. Cet ouvrage fournit de multiples éclairages sur les raisons d’un tel paradoxe et revient sur les plus importantes théories pouvant expliquer ce conflit entre nos valeurs et nos actions (dissonance cognitive, bien public, heuristiques, warm-glow, licence morale, réactance, empathie cognitive, apprentissage social). Il propose également une lecture pratique de ces théories et analyse l’efficacité des actions menées en faveur des animaux par les associations de défense animale et l’État. Il montre également comment les récents développements technologiques (aliments simili-carnés et viande de culture) pourront également permettre de résoudre ce paradoxe.

Cité dans 5 épisode(s) :

Insolente veggie - Une végétalienne très très méchante Rosa B.

Insolente veggie - Une végétalienne très très méchante - Rosa B.

Auto-proclamé « blog BD extrémiste d'une végétalienne humaine pour la libération animale », Insolente Veggie est un blog plein d'humour et de succès qui sévit sur la toile depuis 2008.

ISBN : 9782842214609 · publié le 8 octobre 2015

Description complète et liste des 3 épisode(s) qui le citent

Auto-proclamé « blog BD extrémiste d'une végétalienne humaine pour la libération animale », Insolente Veggie est un blog plein d'humour et de succès qui sévit sur la toile depuis 2008. Premier album de bande dessinée consacré et dédié aux végétaliens extrémistes et très très méchants. • L'album reprend des dessins qui ont fait le succès du blog Insolente Veggie et propose aussi de nombreux inédits. • L'auteure aborde avec humour et esprit militant ce qui fait le quotidien des végétariens, des végétaliens et des vegans aujourd'hui : - végétarisme, végétalisme, véganisme - écologie - carnisme, spécisme, antispécisme - lait, oeufs - viande, élevage, abattage - corridas, cirque, chasse, zoos - vivisection

Cité dans 3 épisode(s) :

Les cerveaux de la ferme · Au coeur des émotions et des perceptions Sébastien Moro, Layla Benabid

Les cerveaux de la ferme - Sébastien Moro, Layla Benabid

« Il a un regard bovin, c’est déprimant ! », « Il a vraiment joué comme une chèvre au dernier match ! », « Quel mouton, ce type... », « Mais elle a le QI d’une poule ! », « Tu manges vraiment comme un cochon ! ».

ISBN : 9782842219567 · publié le 24 février 2021

Description complète et liste des 2 épisode(s) qui le citent

« Il a un regard bovin, c’est déprimant ! », « Il a vraiment joué comme une chèvre au dernier match ! », « Quel mouton, ce type... », « Mais elle a le QI d’une poule ! », « Tu manges vraiment comme un cochon ! »... Ces expressions sont assez révélatrices de l’image que l’on a généralement des animaux de la ferme : placides et dotés d’une intelligence très limitée. Pourtant cette vision est incroyablement éloignée de ce que nous dévoilent les récentes découvertes scientifiques ! Les poules sont des mathématiciennes et des enseignantes hors pair, les chèvres des aventurières aux ressources quasi illimitées, les moutons des herboristes de talent, les cochons d’excellents cartographes et les vaches des championnes des réseaux sociaux ! Vous ne me croyez pas ? Alors plongez dans cet ouvrage – résumé de plusieurs centaines de travaux scientifiques des années 1980 à nos jours – qui changera à jamais la vision que vous aviez des animaux de la ferme !

Cité dans 2 épisode(s) :

Quand la faim ne justifie plus les moyens L214

Quand la faim ne justifie plus les moyens - L214

Voici le manifeste de l’association de défense des animaux L214.

ISBN : 9791020906472 · publié le 3 septembre 2019

Description complète et liste des 2 épisode(s) qui le citent

Voici le manifeste de l’association de défense des animaux L214. Un véritable cri d’alarme pour réveiller les consciences sur les horreurs que les êtres humains font subir aux animaux et sur les conséquences dramatiques pour l’environnement et la santé publique. Parce qu’un changement de modèle s’impose, L214 propose à tous des solutions concrètes, efficaces, simples et réalisables immédiatement pour changer de paradigme.

Cité dans 2 épisode(s) :

6 autres références :