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Épisode #24 Le néo-carnisme de Jocelyne Porcher - Axelle Playoust-Braure

31 octobre 2023
Comme un poisson dans l’eau - #24 Le néo-carnisme de Jocelyne Porcher - Axelle Playoust-Braure
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Description

Aujourd’hui on s’arrête un peu sur les écrits et les discours d’une des opposantes idéologiques à l’antispécisme : Jocelyne Porcher. C’est une personne qui a par exemple co-écrit une tribune dans Libération en 2018 intitulée « Pourquoi les végans ont tout faux », qui enchaîne sophisme sur sophisme. Presque tout est faux dans les affirmations de cette tribune, sauf peut-être lorsque les auteurices parlent du succès de la propagande végane et écrivent qu' « aujourd’hui, les opinions contraires au véganisme, pourtant majoritaires, doivent se justifier par rapport à lui ». Oui, la domination humaine sur les autres animaux commence à ne plus aller de soi, commence à être fragilisée, et nos opposants ressentent, face à la montée en force de nos critiques et de nos revendications, le besoin de se justifier, de relégitimer l’ordre spéciste, d’ériger des digues en produisant de nouveaux discours idéologiques.Fondamentalement, c’est ça ce qu’on appelle le néo-carnisme. Le carnisme, c’est l’idéologie qui légitime l’exploitation des autres animaux. Et le néo-carnisme, c’est quand le carnisme a besoin de se réinventer et de produire de nouveaux discours face à l’avancée du mouvement social contre le spécisme. Le discours de Jocelyne Porcher est une des versions du néo-carnisme contemporain, et on a pris le temps de le décortiquer en détail avec mon invitée du jour Axelle Playoust-Braure, journaliste pigiste et co-autrice de Solidarité animale. Je l’avais déjà reçue dans la 1ère saison, et je vous encourage à aller ré-écouter les épisodes 9 et 10 dans lesquels elle nous présentait la pertinence de penser le spécisme depuis un cadre matérialiste, comme un ordre social.

Crédits

Comme un poisson dans l'eau est un podcast indépendant créé et animé par Victor Duran-Le Peuch. Charte graphique : Ivan Ocaña Générique : Synthwave Vibe par Meydän Musique : Circles par Lensko

6 livres cités :

Essai sur le don · Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques Marcel MAUSS

Essai sur le don - Marcel MAUSS

Marcel Mauss (1872-1950) est la grande figure de l’anthropologie française, ainsi que le neveu du sociologue Émile Durkheim.

ISBN : 9791030413366 · publié le 20 janvier 2021

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L’Essai sur le don de Marcel Mauss est l’un des textes majeurs, si ce n’est le texte majeur, de l’anthropologie du XXe siècle. Par l’étude des systèmes d’échange de la kula et du potlatch, il démontre que le don fut historiquement l’un des moteurs de nos sociétés. À l’encontre de tout rationalisme le potlatch, pratiqué chez certaines tribus amérindiennes, amène au sommet de l’échelle sociale les individus capables de se défaire de tout ce dont ils possèdent. Un système qui se révèle radicalement opposé au nôtre, où les possédants détiennent le pouvoir. Dans cet ouvrage précurseur, Mauss bat en brèche bon nombre d’idées reçues sur les principes de l’échange et du don. Par-delà leur dimension économique une dimension spirituelle. “Nous n’avons pas qu’une morale de marchand ” conclut Mauss. Marcel Mauss (1872-1950) est la grande figure de l’anthropologie française, ainsi que le neveu du sociologue Émile Durkheim. Il a construit pendant plusieurs décennies une œuvre protéiforme et a marqué en profondeur l’ensemble des sciences humaines de son siècle. Son essai anthropologique sur le don a bouleversé notre regard historique sur l’économie. Il a su conjuguer son travail de recherche à des convictions socialistes, et s’engagea en particulier en faveur du colonel Dreyfus.

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La grande arnaque · Sexualité des femmes et échange économico-sexuel Paola Tabet

La grande arnaque - Paola Tabet

Dans la majorité des sociétés connues, la sexualité apparaît comme un échange asymétrique et non réciproque entre hommes et femmes, une compensation masculine pour une prestation féminine, un paiement qui peut revêtir les formes ...

ISBN : 9782296384347 · publié le 1 janvier 2005

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Dans la majorité des sociétés connues, la sexualité apparaît comme un échange asymétrique et non réciproque entre hommes et femmes, une compensation masculine pour une prestation féminine, un paiement qui peut revêtir les formes les plus variées en échange d'une sexualité transformée en service. Comment se fait-il que les hommes, même plongés dans les situations les plus misérables, peuvent se payer le service sexuel d'une femme - alors que non seulement les femmes n'ont pas, sauf exception, cette possibilité mais de plus n'ont même pas droit à leur propre sexualité ?

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L'ennemi principal - tome 1 · Économie politique du patriarcat Christine Delphy

L'ennemi principal - tome 1 - Christine Delphy

Ce livre en deux volumes rassemble la plupart des textes publiés par Christine Delphy à partir de 1970 au sujet de ce qu’on appelait jusqu’alors la «condition féminine» ou «la question des femmes», et qu’avec la deuxième vague ...

ISBN : 9782849504000 · publié le 3 octobre 2013

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Ce livre en deux volumes rassemble la plupart des textes publiés par Christine Delphy à partir de 1970 au sujet de ce qu’on appelait jusqu’alors la «condition féminine» ou «la question des femmes», et qu’avec la deuxième vague du mouvement féministe du 20e siècle, elle a désigné comme l’oppression des femmes et la question du patriarcat. L’oppression étant la situation des gens opprimés, les femmes étant le nom que l’on donne à ces opprimés-là, et le patriarcat étant le système socio-politique qui organise tout cela. Qui est donc alors «l’ennemi principal»? Pour la féministe matérialiste qu’est Christine Delphy, il ne s’identifie ni à l’Homme – avec une majuscule –, ni aux hommes en général. Ce n’est en effet ni une essence ni un groupe naturel: c’est un système. Or ce n’est pas non plus, ou plutôt pas principalement, pour cette théoricienne qui s’inspire de Marx mais dans un parfait esprit d’hétérodoxie, le système capitaliste. L’ennemi principal, c’est ce qu’elle a choisi d’appeler le patriarcat: à savoir un système autonome d’exploitation et de domination, une structure sociale hiérarchique et inégalitaire. Elle refuse toute explication de la subordination des femmes en termes idéalistes – que ce soit sur des bases biologiques, naturalistes ou essentialistes, ou bien encore fondées sur l’idéologie ou le «discours». Les différences entre femmes et hommes ne sont pas seulement des différences, mais aussi des hiérarchies. La société s’en sert pour justifier son traitement « différent » – en réalité inégal, hiérarchique – des groupes et des individus.

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Silence dans les champs Nicolas Legendre

Silence dans les champs - Nicolas Legendre

Enquête au long cours jalonnée de témoignages saisissants, Silence dans les champs est une immersion glaçante dans le principal territoire agro-industriel de France : la Bretagne.

ISBN : 9782080285225 · publié le 11 avril 2023

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« C’est pas la Corse ici. On te tue pas. C’est plus subtil. C’est sournois. La peur... » Depuis les années 1960, le « système » agro-industriel fait naître des empires transnationaux et des baronnies rurales. Il crée des usines et des emplois. Il entraîne la disparition progressive des paysans, l’asservissement de nombreux salariés de l’agroalimentaire, l’altération des écosystèmes et la généralisation de la nourriture en boîte. Il s’impose au nom de la realpolitik économique et de la foi dans une certaine idée du « progrès ». Il prospère grâce à la bienveillance, l’impuissance ou la lâcheté des autorités. Il engendre ses propres mythes, capables de façonner durablement les mentalités. Il enrichit considérablement une minorité, alors que certains se contentent de survivre grâce aux subventions ou doivent s’estimer heureux parce qu’ils ont un travail. Il fait taire des récalcitrants à coups de menaces, de pressions, d’intimidations, de calomnies ou de sabotages. La violence est son corollaire. Le silence, son assurance-vie. Comment le définir ? « Féodalit頻, répondent les uns. « Esclavage moderne », disent les autres. « Oligarchie » ou « mafia », jurent certains... Enquête au long cours jalonnée de témoignages saisissants, Silence dans les champs est une immersion glaçante dans le principal territoire agro-industriel de France : la Bretagne.

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Vivre avec les animaux · Une utopie pour le XXIe siècle Jocelyne PORCHER

Vivre avec les animaux - Jocelyne PORCHER

En répondant ici à ces questions, Jocelyne Porcher explique en quoi la capacité des hommes à coexister pacifiquement dépend de leur capacité à vivre en paix et dignement avec les animaux.

ISBN : 9782707182326 · publié le 20 février 2014

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Quels sont les enjeux de notre relation aux animaux d'élevage et, plus largement, aux animaux domestiques ? Si Le rapport aux animaux est un des meilleurs indices de notre degré de civilisation et d'humanité, la capacité à vivre dignement avec eux en évitant leur mise à mort industrielle pourrait se révéler comme une des plus belles utopies du XXI e siècle. Dans notre monde radicalement artificialisé, seuls les animaux, en nous rappelant ce qu'a été la nature, nous permettront peut-être de nous souvenir de notre propre humanité. Mais saurons-nous vivre avec eux ? Le voulons-nous encore ? Car l'abattage de masse des animaux, considérés comme simples éléments des " productions animales ", leur inflige une terreur et une souffrance insoutenables, tout en désespérant les éleveurs. Qu'est-ce que l'élevage ? Quelles différences entre " élevage " et " productions animales " ? Quelle est la place de la mort dans le travail avec les animaux ? Peut-on améliorer leur sort dans les systèmes industriels ? Faut-il " libérer les animaux " comme le proposent certains philosophes ? En répondant ici à ces questions, Jocelyne Porcher explique en quoi la capacité des hommes à coexister pacifiquement dépend de leur capacité à vivre en paix et dignement avec les animaux. Et pourquoi, dès lors, sauver l'élevage en évitant son assujettissement au système d'exploitation et de mise à mort industrielles pourrait être une des plus belles utopies du XXIe siècle.

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Zoopolis · Une théorie politique des droits des animaux Sue Donaldson, Will Kymlicka

Zoopolis - Sue Donaldson, Will Kymlicka

"Les auteurs recadrent le débat sur la responsabilité des humains à l'égard des animaux dans le domaine de la théorie politique.

ISBN : 9782362792052 · publié le 13 octobre 2016

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En matière de droit des animaux les théories classiques visent à protéger les animaux contre les violences qu'ils peuvent subir et érigent une barrière protectrice autour d'eux. Or, une telle approche ne donne aucun résultat pratique significatif. Raison pour laquelle Will Kymlicka et Sue Donaldson se focalisent non sur les droits des animaux mais sur nos obligations concrètes à leur égard. Ce qui suppose que l'on examine nos relations avec eux. Ils proposent trois catégories d'animaux : domestique, sauvages et liminaire. Et pour chacune, trois modèles de vivre ensemble : la citoyenneté, la souveraineté, le statut de résident. Pour ce faire, ils s'appuient sur des travaux concernant les personnes en situation de handicap et la manière dont on peut les sortir de l'invisibilité sociale et politique. Aujourd'hui les théories de la justice intègrent enfin la notion de vulnérabilité reléguant par là même l'idée de citoyens de seconde zone. Cette reconnaissance, à la fois morale et politique, d'individus vulnérables, les auteurs de Zoopolis suggèrent de l'appliquer aux animaux.

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10 autres références :